Royaume-Uni : les campagnes coupables d’être blanches

Photo : George Ciobra

Il fallait bien que cela arrive : après avoir accusé les statues, les musées, la langue anglaise et Shakespeare de complicité dans « l’oppression », voici que les chercheurs de l’université de Leicester s’en prennent… aux campagnes britanniques. Oui, vous avez bien lu. Les champs, les collines et les villages sont désormais soupçonnés d’être racistes, parce que trop « blancs » et pas assez pourvus en commerces halal ou en salles de prière.

Ce rapport de 89 pages, publié par le « centre d’études sur la haine » (tout un programme), nous explique que les minorités souffrent d’un « fardeau psychologique » lorsqu’elles évoluent dans ces espaces ruraux où la population autochtone est écrasante. On tremble. Marcher dans un village du Devon ou du Yorkshire équivaudrait donc à une épreuve insupportable pour qui n’y croise pas un kebab, un magasin halal ou une mosquée de quartier.


Le procédé est toujours le même : quelques témoignages soigneusement sélectionnés suffisent pour dresser le procès en racisme de tout un mode de vie. Les pubs traditionnels ? Monoculturels et oppressifs. Les clochers des églises ? Trop visibles, trop « blancs ». Les paysages bucoliques ? Hostiles par essence puisqu’ils manquent de diversité visible.

Et la conclusion s’impose d’elle-même : il faut transformer les campagnes britanniques. Multiplier les commerces halal, construire des salles de prière, organiser des festivals « inclusifs » pour « diversifier » des espaces jugés trop homogènes. En clair, rééduquer la ruralité pour qu’elle corresponde aux desiderata des nouveaux ingénieurs sociaux.

Le plus savoureux ? Les auteurs du rapport vont jusqu’à recommander de « désapprendre les conceptions traditionnelles de l’identité britannique » afin de les remplacer par des récits de migrations et de luttes. Traduction : il faut réécrire l’histoire locale, effacer le passé enraciné et imposer de nouvelles mythologies calibrées pour plaire aux officines antiracistes.

Heureusement, quelques voix s’élèvent. Tim Bonner, de la Countryside Alliance, rappelle une évidence : non, les campagnes ne sont pas plus racistes que les villes. Ce sont même souvent des lieux de solidarité et de convivialité. Mais peu importe : dans l’univers de l’université de Leicester, si la campagne est blanche, c’est qu’elle est suspecte. Et si elle ne se plie pas aux dogmes de la diversité obligatoire, c’est qu’elle est coupable.

On se souvient qu’en février dernier déjà, certains militants écologistes avaient décrit la nature britannique comme un « espace colonial ». Aujourd’hui, ce sont les villages qui doivent passer à la moulinette idéologique. Demain, que restera-t-il ? Faudra-t-il repeindre les cottages aux couleurs du drapeau arc-en-ciel pour qu’ils soient fréquentables ?

Cette nouvelle offensive idéologique révèle surtout le mépris d’une partie du monde universitaire pour la ruralité. Derrière la rhétorique de l’inclusivité se cache une réalité : la campagne est honnie parce qu’elle incarne encore une identité, une continuité, un enracinement. Bref, tout ce que ces apprentis censeurs veulent déconstruire.

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