Ségolène Royal veut rejouer la présidentielle de 2007… mais avec elle gagnante cette fois-ci !

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Dix-sept ans après, elle y pense encore. Non, pas à François Hollande — à Nicolas Sarkozy. La campagne de 2007, les meetings, les drapeaux tricolores, le soir du 6 mai où la France lui préféra un petit nerveux agité… Tout cela, visiblement, hante encore les nuits de Ségolène Royal. Et quand l’ex-président se retrouve incarcéré, la finaliste malheureuse y voit enfin sa revanche céleste : « La meilleure sanction, si c’était possible, aurait été l’inversion des résultats. »

En somme : élue a posteriori. Comme si la France devait rattraper l’erreur historique de ne pas avoir voté pour elle. On imagine déjà la scène : Ségolène, en tailleur blanc, montant les marches de l’Élysée sous les applaudissements de Benjamin Biolay et la bénédiction de France Inter, pendant qu’un huissier médusé lui remet les clés de la République avec dix-huit ans de retard.


L’idée n’est pas nouvelle : depuis sa défaite, Ségolène Royal se rêve en une sorte de Napoléon de la gauche — mais sans Austerlitz : elle perd, elle s’exile, puis elle revient, persuadée que la postérité finira par reconnaître sa grandeur méconnue. En 2007, elle voulait « la démocratie participative » ; en 2024, elle invente la démocratie rétroactive.

Le pire, c’est qu’elle y croit. Elle l’assure, avec ce ton docte qui a fait sa gloire : « Il y a eu tricherie financière pendant cette campagne présidentielle. » Autrement dit, si Sarkozy a gagné, c’est parce qu’il avait plus de moyens. Le problème, c’est que les Français, eux, avaient surtout plus de doutes. Et de mémoire d’électeur, ce n’est pas un budget de campagne qui expliquait les envolées mystiques sur la « fraternité de cœur » ou les meetings à la Loft Story.

Mais Ségolène Royal ne renonce jamais à une belle formule : « J’ai du recul et de la sagesse. » Sans doute la même qui la pousse, aujourd’hui encore, à commenter tout et son contraire sur les plateaux de télévision — quand elle n’explique pas à la France comment elle aurait sauvé la planète, l’école, la démocratie et le socialisme en même temps.

Rêver d’être élue « symboliquement », dix-sept ans après, c’est à la fois touchant et pathétique. La France a changé, les électeurs aussi, et le monde politique ne tourne plus autour du mythe de Ségolène Royal. Mais il faut lui reconnaître un mérite : dans un pays où tout fout le camp, elle, au moins, reste fidèle à sa défaite.

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