L’éducation nationale est en échec total. Elle ne sert plus à rien ni à personne. Les familles souhaitant fournir à leurs enfants un enseignement de qualité les scolarisent dans le privé, souvent sous contrat, et parfois, pour les plus consciencieux, hors contrat.

Le succès du privé ne se dément pas. Le ministre veut donc y mettre le hola.

Pap Ndiaye souhaite que les établissements privés « contribuent à la mixité sociale » et voudrait leur imposer un taux minimal d’élèves boursiers. « Nous sommes en pourparlers avec l’enseignement privé sous contrat pour parvenir, je l’espère, à un protocole d’accord », précise-t-il en soulignant que l’État finance ces établissements à hauteur de 75 %. Selon lui, ce taux, « inférieur à 10 % est trop faible au regard de la composition sociale de nos effectifs scolaires ». Le secteur privé représente plus de 2 des 12 millions d’élèves du premier et second degré en France, encadrés par près de 100.000 enseignants.

« L’enseignement privé accueille deux fois moins de boursiers que le public et 5 % des élèves de Segpa (Section d’enseignement général et professionnel adapté), soit ceux qui présentent le plus de difficultés scolaires persistantes », déplore Rémy Sirvent, secrétaire national du syndicat d’enseignants du public SE-Unsa. « L’enseignement privé est le principal facteur du séparatisme scolaire dans notre pays. Des initiatives pourraient être mises en place, mais elles se heurtent toujours à ce système où des établissements jouissent de l’avantage considérable de choisir leurs élèves. »

Et c’est aussi ce que déteste la gauche : la liberté de choix.

Le sociologue de l’éducation, Pierre Merle, n’y va pas de main morte : « Il sera très difficile de réduire la ségrégation sociale et scolaire sans remettre en question le statut de ces établissements privés, qui sont de fait semi-publics au regard de leur financement mais avec peu d’obligations, hormis de respecter les programmes. Si on veut avancer, il faut imposer au privé de rentrer dans la carte scolaire.« 

Des déclarations incendiaires qui ne peuvent que relancer la guerre scolaire.

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