On ne peut pas sauver l’agriculture française. Le problème de fond est l’impossibilité d’être compétitif en France.

Si une entreprise me donne un salaire de 4000€ super brut, je ne toucherai que 2000€ net. Concrètement, cela veut dire que je payerai le poulet au supermarché quatre fois son prix réel, car je payerai avec le fruit de mon travail à la fois mes charges sociales, plus celles de l’agriculteur.

À cela viennent s’ajouter deux idées formidables :

1/ Légiférer sur des prix planchers, ce qui a déjà commencé à être fait avec la loi Égalim

Ce genre de loi est une catastrophe, car le fond du problème est que les Français n’ont plus les moyens pour acheter des produits français, ni pour acheter de la nourriture de qualité. Non seulement les prix augmenteront pour les consommateurs du fait que les productions agricoles auront désormais un prix minimum fixé par l’Etat, mais cela enfermera les agriculteurs dans un mécanisme où ils ne pourront plus vendre tout court. En effet, les consommateurs se tourneront vers la concurrence internationale.

2/ L’autre idée est le protectionnisme

Mais cette idée peut aussi vite tourner au drame, car lorsque l’économie du pays est dysfonctionnelle du fait d’un trop grand poids de l’Etat sur les salaires, la mise en concurrence peut au moins permettre aux habitants de se nourrir en allant chercher des produits dans des pays où le coût du travail reste raisonnable. Avec cette concurrence, le coût de mon poulet au supermarché n’est donc plus d’un facteur fois quatre, mais seulement fois deux ou trois. Si la mise en concurrence est retirée, cela peut se traduire par un appauvrissement très rapide des habitants. C’est ce qui s’est passé en Argentine. Non seulement les Argentins ne gagnaient pas beaucoup, mais ils ne pouvaient dépenser leur argent qu’auprès d’entreprises très peu compétitives.

L’interventionnisme de l’Etat, à travers les subventions et les protections, créé une situation de plus en plus délétère où les Français sont moins payés pour subventionner une agriculture qui ne trouve pas de débouchés… parce que les Français ne touchent plus assez d’argent pour acheter de la qualité et des productions françaises. C’est ce cercle vicieux qu’il faut briser. Ce ne sont pas les agriculteurs qu’il faut aider, c’est le système économique qu’il faut repenser pour que les agriculteurs puissent à nouveau vendre normalement leur production.

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