L’élection présidentielle du printemps prochain attire, depuis un bon moment, tous les regards. Les sondages, à une exception près, montrent qu’Emmanuel Macron gagnera un nouveau mandat, quel que soit son contre-candidat. Un seul le fait perdre, devant Valérie Pécresse, son alter ego. Mais peut-on vraiment se fier aux sondages ? Les erreurs fréquentes de ces derniers temps autorisent le scepticisme.

Cependant, focalisés comme nous sommes sur le choix du futur chef de l’État, nous semblons oublier que des élections législatives suivront de près le scrutin présidentiel. Et là, les choses pourraient être plus embarrassantes. Parce que si Emmanuel Macron a réussi à s’attirer de très vigoureuses antipathies, son parti n’est nullement mieux loti.

L’absurde « Soyez fiers d’être des amateurs ! » adressé par le président à ses troupes a peut-être apaisé quelques consciences de parlementaires et ministres déroutés, mais n’a pas convaincu les Français, qui ne pensent pas que l’amateurisme soit une vertu, surtout lorsqu’il s’agit de gérer leurs existences.

Emmanuel Macron, presque certain d’être élu, a-t-il l’assurance d’obtenir de nouveau une majorité parlementaire confortable ? Rien n’est moins sûr. Peut-on, donc, l’imaginer subissant les affres de la cohabitation ? Certainement pas. Un Macron soumis à d’autres volontés, empêché de s’agiter, voyant ses idées censurées par un Parlement hostile est inimaginable.

Pour éviter une telle déconvenue, il lui reste une solution – désagréable, certes, mais moins que le rôle de président fantoche. Il pourrait ne pas se présenter, reporter sa candidature de cinq ans. Sûr de lui au-delà de toute limite, il parierait sur l’échec de son successeur et sur son propre retour en triomphe. Et ça lui permettrait de restructurer son parti, en favorisant peut-être moins les amateurs.

Ce n’est qu’une hypothèse, bien entendu, mais elle est plaisante…

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