Chacun appelle désormais à rendre l’arsenal juridique « plus fort » pour rendre l’exécutif capable de mener la guerre contre l’islamisme. Sauf que… sauf que le législateur français a les mains complètement liées, y compris dans des matières tout à fait innocentes. Par exemple, lorsque Raymond Barre, alors Premier ministre, décida de siffler la fin du regroupement familial, le Conseil d’État invalida illico sa décision. Aujourd’hui, n’importe quelle loi un petit peu « osée » se verra retoquée par le Conseil constitutionnel, qui se prend pour la cour suprême américaine. Il en est jusqu’aux décisions de justice concernant la nationalité, qui pourront immanquablement être cassées par la Cour européenne des droits de l’Homme.

Alors que faire ?

Premier préalable incontournable : la France doit retrouver sa liberté totale, en sortant définitivement des organisations supra-nationales qui font notre droit sans nous. Écrit comme ça, ça parait évident, n’est-ce pas ? Mais pour y parvenir, il faut renier nos traités et probablement faire – enfin – le Frexit. Sans sortie de l’Union européenne, rien n’est vraiment possible. Ou alors en rejoignant le groupe de Visegrad ! On peut toujours rêver…

Ensuite, il faut retirer tout un tas de matières de la sphère judiciaire. Lorsque le Président de la République lance une opération des services spéciaux, il ne passe pas devant le juge pour demander l’autorisation. Il faut donc énormément élargir le champ des décisions régaliennes ne dépendant que du Président. Ceci nous fera de facto sortir du sacro-saint « État de droit », mais c’est seulement à ce prix-là que nous pourrons envisager de remporter cette guerre qu’on nous a déclarée.

On ne gagne pas une guerre avec l’État de droit. On la gagne… avec des armes de toutes sortes.

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