Le général est l’auteur d’un troisième livre en trois ans. Il a répondu à quelques questions de nos confrères du Parisien. Nous en avons sélectionné trois.

Dans votre livre, vous parlez d’un «point de bascule»…

Oui, je ne suis pas le seul à le craindre. Cela peut basculer lentement, ou très rapidement s’il y a une étincelle comme en 1789 ou en 1914. La France est une vieille démocratie, un pays mûr, mais elle a historiquement du mal à se réformer. C’est souvent par explosions, par ruptures. […] Ma crainte, c’est la guerre civile. […]

J’entends que cette analyse peut paraître exagérée, je l’espère même, mais j’ai accéléré la rédaction de ce livre parce qu’il y a urgence. Je suis inquiet.

Vous êtes bien sombre…

Non, je suis réaliste. […] Avant qu’il ne soit trop tard, il est temps de rassembler les bonnes volontés et les talents, de réconcilier les Français pour qu’ils reprennent conscience, et confiance. Arrêtons de nous démoraliser. […]

Le temps n’est-il pas venu pour vous d’avoir un engagement politique ?

« Ecrire, c’est déjà agir », disait François Mauriac. Et je suis très actif. (Il se raidit.) Je ne fais pas ces livres en vue d’un quelconque mandat politique. Je suscite visiblement un certain nombre d’espérances. Il est vrai que ma démarche est authentique. A 64 ans et après dix ans au sommet de l’Etat, dont quatre comme chef d’Etat-major des armées, j’ai acquis une grande expérience et j’ai fait mon devoir… 

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