Les maires ont enfin évoqué la fracture numérique devant le Président de la république. Si vous lisez ce papier, il y a de fortes chances pour que vous ne soyez pas personnellement concerné, puisque vous lisez cet article justement à travers des moyens technologiques numériques.

Les ordinateurs personnels ont pénétré les bureaux au début des années 80. Ils sont entrés dans les foyers les plus branchés en 85 avec les premiers Macintosh. Puis les PC se sont démocratisés dans les années 90, avec un bond gigantesque de taux de pénétration sous Windows 95 et son cousin Windows 98.

1998, c’est hier. Une femme de 80 ans, qui peut donc sérieusement espérer rester sur cette terre au moins 10 ans supplémentaires – voire le double – a rencontré l’informatique personnelle lorsqu’elle avait 60 ans. Son cerveau n’était absolument pas préparé à intégrer ces nouveaux outils.

Or, aujourd’hui, par « souci d’économies et d’efficacité », la grande majorité des relations avec l’Etat est faite en ligne ! Le sentiment qui perce est semblable à un mauvais goût qui reste dans la bouche : l’impression de plus en plus claire que l’Etat a choisi de sacrifier nos aînés. Les sacrifier, au sens propre. C’est-à-dire s’assurer que, ne pouvant plus se dépêtrer dans la nouvelle jungle des services en ligne, ils se laisseront bientôt dériver, ne sauront plus comment bénéficier des services auxquels ils ont droit, pour finalement…mourir au plus tôt.

Afin d’éviter qu’ils ne coûtent un pognon de dingue®, normal.

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