La fin du tabou algérien !

Photo : OpenVerse

C’est un frémissement d’histoire que l’on entend depuis jeudi dans les couloirs de la République : le vote de l’Assemblée nationale dénonçant l’accord migratoire franco-algérien de 1968 a déclenché un séisme politique. Et, pour la première fois depuis longtemps, le gouvernement n’a pas osé défier frontalement la volonté populaire. Sébastien Lecornu, le Premier ministre, a dû s’incliner : il dit « respecter » le vote du Rassemblement national et appelle à « renégocier » le texte. Voilà qui sonne comme un aveu : l’exécutif sent que le vent tourne.

Le réel s’impose, malgré l’Élysée

Ce qu’Emmanuel Macron s’obstine à ignorer depuis huit ans – à savoir que la France ne supporte plus d’être prisonnière d’un accord colonial inversé – vient d’être imposé par la représentation nationale. Et le Premier ministre, sentant le sol trembler sous ses pieds, tente désormais de limiter la casse diplomatique. En langage politique, « renégocier », c’est déjà reconnaître que les signataires d’hier ont eu tort.


Lecornu a beau rappeler, du bout des lèvres, que « la politique étrangère de la France n’est pas faite par des résolutions », la messe est dite : le Parlement a parlé, et cette fois, la parole du peuple a plus de poids moral que les prudences de palais. Le macronisme, qui voulait tout centraliser autour de Jupiter, découvre que le tonnerre peut gronder ailleurs que sur l’Olympe.

Une claque diplomatique pour Macron, une victoire politique pour la France

Le chef de l’État, si prompt à donner des leçons de fermeté quand il s’agit de la Hongrie ou de la Pologne, reste pétrifié face à Alger. Mais voilà que son propre Premier ministre, contraint par la pression démocratique, reconnaît qu’il faut revoir l’accord de 1968. C’est une défaite idéologique, une reddition en rase campagne : le RN, avec l’appui d’une partie de la droite et même d’Horizons, vient de fissurer le mur du silence.

Marine Le Pen avait promis une « journée historique ». Elle avait raison. Pour la première fois, le Parlement français ose dire non à la logique du repentir perpétuel et du privilège migratoire. Et, fait rarissime, le pouvoir est forcé d’en tenir compte.

Le courage a changé de camp

Sébastien Lecornu tente de sauver les apparences en invoquant la Constitution et le rôle présidentiel dans la signature des traités. Mais le ver est dans le fruit. Car en politique, celui qui reconnaît la nécessité de renégocier admet implicitement que l’accord actuel est indéfendable. La machine macronienne, habituée à régner par déni, vient de concéder une vérité que la France profonde clame depuis des décennies : notre pays n’a pas à être la variable d’ajustement de l’orgueil algérien.

Vers la fin d’un demi-siècle d’humiliation

Le 27 décembre 1968, Paris signait avec Alger un texte qui, au nom d’une « relation privilégiée », permettait aux ressortissants algériens d’obtenir des titres de séjour et des prestations dans des conditions plus favorables que tout autre étranger. Près de soixante ans plus tard, les conséquences sont là : une immigration massive, un déséquilibre diplomatique.

En votant sa dénonciation, la France a commencé à se libérer. En disant qu’il faut désormais « renégocier », Lecornu vient d’admettre que l’histoire ne se renégocie pas éternellement dans un seul sens.

Le réveil d’une nation

On pourra gloser sur les détails juridiques, disserter sur la portée symbolique du vote, rappeler que le Président reste le maître des traités. Peu importe. L’essentiel est ailleurs : un verrou vient de sauter. L’omerta politique sur les privilèges migratoires algériens a été brisée. Et lorsque le pouvoir en place, même à contrecœur, finit par parler le langage de ceux qu’il méprisait hier, c’est qu’il a déjà perdu la bataille morale.

La France a dit non à la culpabilité éternelle. Elle a dit oui à la souveraineté retrouvée.
Et qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas le RN seul qui a gagné — c’est le pays tout entier qui vient de retrouver sa voix.

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