Le projet de loi du gouvernement sur l’immigration doit être déposé début 2023. Parmi les sujets sur la table, on trouve la question de la double peine, c’est à dire la possibilité pour l’État d’expulser des étrangers condamnés via un dispositif créé après-guerre et qui a existé en France jusqu’en 2003 lorsque Nicolas Sarkozy était ministre de l’Intérieur. C’est donc bien la droite qui a aménagé cette double peine. Une réforme qu’elle a, politiquement, souvent regrettée. Or, la majorité se dit prête à assumer son rétablissement.

Cela fait des années que les droites réclament son retour, une position depuis reprise par les macronistes, notamment ceux issus de la droite. Cet été encore, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin s’est exprimé en faveur de ce rétablissement. Et dans les archives, on retrouve en 2015 Bruno Le Maire, alors député LR, qui proposait de rendre systématique l’expulsion des étrangers condamnés pour terrorisme. 

Aujourd’hui, le gouvernement met en musique le fameux “en même temps” : fermeté d’un côté, humanité de l’autre.

Au sein du groupe Renaissance à l’Assemblée, on sait que le vote de cette loi “immigration” passera par un franc soutien de la droite. “Elle ne pourra pas s’opposer”, se réjouit d’avance une importante députée Renaissance. La droite qui, hasard du calendrier, présentera ce jeudi une proposition de loi visant justement à rétablir… la double peine. Peu de chances que les macronistes s’y joignent : ils préféreront sûrement se réserver une victoire politique autour du texte de Gérald Darmanin en 2023. 

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