Des milliers de personnels des hôpitaux ont manifesté jeudi 14 novembre en France pour alerter sur les énormes problèmes de moyens et d’effectifs. Au cours d’un déplacement à Epernay, dans la Marne, Emmanuel Macron a déclaré jeudi entendre cette « alarme«  à laquelle il a promis de répondre par des « décisions fortes » la semaine prochaine.

franceinfo a interrogé Christophe Prudhomme, médecin urgentiste, porte-parole de l’AMUF (Association des Médecins Urgentistes de France), membre de la CGT-Santé (AMUF).

Vous vous sentez méprisés ?

Oui, hier, nous étions très choqués. Nous étions des dizaines de milliers dans la rue, nous avons demandé à être reçus et nous n’avons pas été reçus. On a simplement eu un discours vide et creux du président de la République lors d’un déplacement en province, ce n’est pas sérieux. C’est du mépris. Ce gouvernement va dans le mur. Nous demandons du dialogue social, nous avons besoin de mesures immédiates, à moyen terme, à long terme. Nous savons que le système de santé est malade et qu’on ne pourra pas le réorganiser du jour au lendemain. Par contre, ce que l’on peut avoir immédiatement c’est qu’on desserre le carcan financier qui nous étouffe.

Un plan de 750 millions a été promis, ce n’est pas suffisant ?

Quand on dit que le gouvernement a débloqué 750 millions d’euros pour les urgences, c’est faux. C’est la cavalerie budgétaire. Ils n’existent pas. Ce qui a été donné aux urgences, c’est pris dans d’autres services. Dans mon établissement, les postes qui ont été octroyés aux urgences sont des postes supprimés dans les hôpitaux gériatries. On marche sur la tête. Il y a une colère monstrueuse.

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