Faut-il créer une cryptomonnaie patriote ?

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L’idée revient avec insistance dans nos réunions de rédaction : et si la mouvance patriote disposait enfin de son propre instrument économique ? Une cryptomonnaie indépendante, enracinée dans nos valeurs, adossée à la confiance des Français attachés à leur souveraineté et à la liberté d’entreprendre. L’idée séduit, fascine.

Depuis plusieurs années, les partisans de l’autonomie économique constatent une évidence : la dépendance à des circuits financiers globalisés rend vulnérables toutes les initiatives alternatives. Banques frileuses, plateformes de paiement hostiles aux médias non conformes, coupures soudaines de comptes… La centralisation financière mondiale a déjà prouvé sa capacité à faire taire ceux qui déplaisent. Dans ce contexte, pourquoi ne pas bâtir un écosystème monétaire réellement souverain ?


Une cryptomonnaie patriote ne serait pas une simple lubie technologique, mais un outil d’émancipation. Imaginons un instant que des artisans français, des éditeurs, et des patriotes puissent échanger entre eux au moyen d’une monnaie numérique sécurisée, indépendante des grands réseaux bancaires et adossée à la communauté de ceux qui croient en la France. Le simple fait de payer une confiture du Berry, un livre d’édition libre ou un vêtement fabriqué dans l’Hexagone avec une telle monnaie deviendrait un acte de cohérence.

L’idée, séduisante, appelle au sérieux. Une cryptomonnaie n’est pas une incantation. Elle exige une infrastructure robuste, une gouvernance claire, une confiance durable. Elle ne peut pas être lancée sur un coup de tête, sous peine de se transformer en gadget ou, pire, en fiasco. Surtout, elle ne doit jamais devenir un simple produit spéculatif. L’enjeu n’est pas de créer un « bitcoin bleu-blanc-rouge », mais un véritable réseau d’échanges, fondé sur la solidarité économique et la valorisation du travail français.

Dans un monde où les géants du numérique traquent, censurent et ferment les vannes à qui ne pense pas comme eux, disposer d’un outil financier alternatif relève peut-être moins du rêve que de la nécessité. Les États, eux, ne s’y trompent pas : la Banque centrale européenne prépare son euro numérique. Les grandes entreprises multiplient leurs jetons internes. Alors pourquoi pas nous ?

Créer une cryptomonnaie patriote, c’est poser une question de fond : voulons-nous continuer à subir la dépendance aux systèmes globaux, ou bâtir un espace économique libre, enraciné, solidaire ? Le patriotisme du XXIᵉ siècle passera aussi par l’économie. Peut-être viendra le jour où acheter français ne signifiera pas seulement « produire en France », mais aussi « payer avec une monnaie française, libre, et fidèle à l’esprit de nos terres ».

La question mérite d’être posée. Et si le moment était venu d’y répondre par l’action ?

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La lettre patriote