En Turquie, on annule Enrico Macias mais on déroule le tapis rouge au Hamas

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Istanbul a donc décidé d’interdire le concert d’Enrico Macias. Crime de lèse-majesté ? Non : crime d’opinion. À 86 ans, le chanteur français, natif de Constantine, a osé soutenir Israël face aux attaques du Hamas. Résultat : les autorités turques, jamais en retard d’une hypocrisie, annulent son spectacle pour « prévenir des manifestations ».

On connaît la musique : on interdit un artiste qui prône la paix mais qui a le tort d’être juif et pro-israélien, tout en jugeant « légitimes » les appels à protester contre lui. La Turquie d’Erdogan, toujours prompte à dénoncer le « génocide » à Gaza, ferme les yeux sur les massacres commis par ses amis islamistes. En matière de deux poids deux mesures, Ankara joue toujours la même partition.


Enrico Macias, lui, répète inlassablement qu’il n’a « rien contre les Palestiniens », qu’il a chanté pour la paix, qu’il a voulu rapprocher juifs et musulmans. Mais cette voix ne porte plus. Car aujourd’hui, dans certaines capitales, ce ne sont pas les troubadours de la paix que l’on protège, mais les fanatiques de la haine que l’on cajole.

Au fond, cette interdiction dit tout de notre époque : un chanteur octogénaire est devenu plus menaçant pour l’ordre public turc que des prêcheurs islamistes radicaux. Le message envoyé est limpide : défendre Israël, même au nom de la paix, c’est être persona non grata. Mais hurler contre les juifs, cela passe pour de la liberté d’expression.

Triste monde où Enrico Macias doit se taire, pendant que les cris du Hamas résonnent jusqu’au Bosphore.

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La lettre patriote