Christiane Amanpour refuse de porter le voile islamique pour interviewer le président iranien à New-York : il annule l’entretien
Tout le dossier : IranUne des plus célèbres journalistes au monde, Christiane Amanpour, née à Londres, mais de double nationalité britannique et iranienne, a refusé de porter le hijab puisque l’entretien se déroulait hors du territoire iranien.
Les manifestations s’étendent à travers tout l’Iran et les femmes brûlent leur hijab après la mort la semaine dernière de Mahsa Amini suite à son arrestation par la « police des mœurs ». Des organisations de protections des Droits de l’Homme annoncent que déjà au moins 8 personnes ont été tuées. La nuit dernière, j’avais prévu d’interroger le président Raïssi sur ce sujet et sur bien d’autres.
Ceci aurait constitué la première interview du président Raïssi sur le sol américain, à l’occasion de sa visite à New-York pour l’Assemblée générale des Nations unies. Après des semaines entières d’organisation et huit heures d’installation du matériel de traduction, des lumières et des caméras, nous étions prêts. Mais… aucun signe du président Raïssi.
Alors que l’entretien aurait déjà dû avoir commencé depuis 40 minutes, un assistant pointa son nez. Le président, dit-il, suggérait que je porte un voile, parce que ce sont les mois sacrés de Muharram et Safar.
Je déclinai poliment. Nous sommes à New York, où n’existe aucune loi ni tradition concernant les foulards. J’expliquai qu’aucun président iranien précédent n’avait exigé ça lorsque je les avais interviewés en dehors de l’Iran.
L’assistant répéta clairement que l’entretien ne pourrait avoir lieu si je ne portais pas de foulard. Il dit que c’était « une question de respect », en faisant référence à « la situation en Iran » – faisant allusion aux manifestations qui sévissent dans le pays.
Je répétai que je ne serais pas d’accord avec cette condition inattendue et sans précédent.
Et donc nous sommes partis. L’entretien n’a pas eu lieu.