Voici le texte du courrier :

Madame la Première ministre,

Dans un courrier en date du 14 juin, l’Inspecteur académique de Nice, m’informe de plusieurs faits extrêmement graves qui se sont produits dans différents établissements de ma ville.

En effet, il m’est rapporté que des enfants scolarisés en CM1 et CM2 ont « fait la prière musulmane dans la cour de leur établissement » ou ont organisé « une minute de silence à la mémoire du prophète Mahomet » dans leur école.

Ces situations inacceptables se seraient également déroulées au sein d’établissements du second degré.

Face à ces tentatives d’intrusion du religieux au sein des sanctuaires de la République que sont nos écoles, notre réponse doit être ferme, collective et résolue. Nous ne devons rien laisser passer.

La République laïque que nous défendons et en laquelle nous croyons est notre rempart collectif contre l’obscurantisme religieux qui tente de nous déstabiliser.

À l’heure où des familles parties faire le djihad en Syrie commencent à revenir en France et où certains de leurs enfants sont de nouveau scolarisés dans nos établissements, il me paraît essentiel d’être extrêmement prudents et vigilants en la matière. Les Maires, premières vigies de la République, ne sont actuellement pas informés des établissements au sein desquels sont scolarisés ces enfants que nous devons suivre avec une grande vigilance, compte tenu de leur histoire familiale. C’est une question de sécurité primordiale pour les autres enfants et leurs familles.

J’ai également demandé au Préfet des Alpes-Maritimes d’organiser au plus vite une réunion avec l’ensemble des services concernés afin de mettre en place un plan d’action pour mettre un terme à cette dérive.

Par ailleurs, je vous saurais gré de bien vouloir demander à vos services de renforcer l’action de l’Etat pour que ces attaques contre la laïcité soient fermement combattues et qu’une grande campagne de prévention et de lutte contre la radicalisation permettent aux personnels de l’Education Nationale d’être mieux formés, comme nous le faisons à Nice, et à nos enfants d’être mieux protégés.

En effet, je me permets de vous rappeler que la ville de Nice est très engagée dans la lutte contre ces phénomènes de pression religieuse. Nous formons nos personnels et sensibilisons nos élèves. Il est temps que le partenariat entre l’Etat et les collectivités en la matière soit renforcé comme je le réclame depuis plusieurs années.

Je vous prie d’agréer, Madame la Première ministre, l’expression de mes respectueux hommages.

Christian ESTROSI
Maire de Nice
Président délégué de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

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