Pour la première fois depuis très longtemps, quelque chose s’est glissé dans les engrenages de la politique ronronnante.

Les ors de la république, la monarchie élective, le Sénat assoupi, les prébendes et les mandats à vie, tout ça, c’était avant. Bien sûr, c’est toujours « aujourd’hui » aussi… mais il y a comme un pied dans l’embrasure de la porte, et rien ne dit qu’il va partir de sitôt.

Après des semaines un peu erratiques pendant lesquelles les Gilets Jaunes partaient dans tous les sens, demandaient tout et son contraire, après une focalisation extrême sur la personne du président de la République, trois lettres sont apparues. Et ces trois lettres changent tout. R.I.C. Peu à peu, de proche en proche, le Peuple a commencé à saisir qu’il lui suffisait d’avoir UNE SEULE revendication pour que s’ouvrent potentiellement toutes les portes institutionnelles, constitutionnelles, législatives.

Les plus belles transitions de régime se font dans la légalité. Ainsi, lorsque Juan Carlos abandonna peu à peu tous ses pouvoirs pour rendre l’Espagne démocratique, il insista pour le faire selon le droit. Chaque étape fut légale. Or, ne nous cachons pas derrière notre petit doigt : les Gilets Jaunes rêvent tout haut d’une transition de régime.

Deux camps se jaugent : d’un côté le pouvoir fait comme si de rien n’était, et continue son quotidien « habituel ». De l’autre, le peuple de France entrevoit la possibilité d’être enfin écouté dans son propre pays, ce dont il avait pratiquement perdu l’espoir. A en croire les chiffres publiés mercredi par l’institut Elabe, les Français sont absolument ravis de l’émergence du RIC dans le débat.

Tout se complique pour les politiques.
Manquerait plus qu’on vienne leur demander des comptes.

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