Les historiens qui se pencheront un jour sur les enchaînements qui auront – peut-être – poussé à la création de la VIème république seront obligés d’écrire un chapitre entier titré « l’Affaire Benalla ». Dans la famille « affaires d’Etat », on connaissait le beau Sacha, il y aura désormais le (moins) beau Alexandre.

C’est peu de dire que le garçon est collant. On imagine volontiers les colères présidentielles qui doivent faire éruption après chaque nouvelle info publiée sur les frasques d’Alexandre Benalla. Le problème, c’est que lorsqu’un subordonné est de manière évidente si mal choisi, que le casting est si mauvais, dans la culture « entreprise » si chère à l’équipe au pouvoir, il n’y a qu’un seul responsable : le directeur de casting, le chef de service, bref, dans le cas qui nous occupe, le président de la république lui-même.

Nous avons appris dans la même journée d’hier trois détails confondants :

  1. Alexandre Benalla se promène sur la planète avec un passeport diplomatique
  2. Il s’était engagé le 23 mai à restituer ses deux (!) passeports diplomatiques
  3. La présidence lui a demandé de le rendre en juillet, sans résultat

Il est utile de rappeler ici un détail qui semble être oublié : Alexandre Benalla a… 27 ans ! Autrement dit, c’est un gamin, un morveux, à peine sorti des jupes de sa mère, avec une goutte de lait sur le nez. Et c’est ce gamin, ingérable, intenable, qui fut – c’est factuel – la première cause (chronologiquement) de la fin de l’état de grâce présidentiel.

Aujourd’hui, si le gouvernement ne tient plus qu’à un fil, c’est, par une suite de petites explosions en chaîne, une conséquence de la confiance présidentielle donnée à une sorte de sale gosse.

De quoi donner raison à Luc Ferry lorsqu’il déclarait plus tot cette semaine : on a élu un gamin, et on va le payer très cher. Et là est le problème : à la fin, c’est toujours les mêmes qui paient.

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