En 2017, Éliane Houlette était procureur national financier. Un poste qu’elle affirme ne pas avoir exercé avec une totale liberté. Trois ans après les faits, elle a dénoncé devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale consacrée aux « obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire » qui l’auditionnait le mercredi 10 juin la « pression du parquet général », rapportent nos confrères du Point.
Selon elle, les actes judiciaires de la veille, concernant François Fillon, devaient être synthétisés « avant 11 heures le lendemain ».
« Les demandes de précisions, de chronologie générale – tout ça à deux ou trois jours d’intervalle –, les demandes d’éléments sur les auditions, les demandes de notes des conseils des mis en cause (…) Il y a des rapports qui étaient circonstanciés, qui faisaient dix pages, précis, clairs », se souvient Éliane Houlette au sujet des affaires qui vont être des obstacles à sa possible élection.
L’ancienne magistrate va encore plus loin quand, durant son audition, elle fait état d’une réunion lors de laquelle on l’aurait poussée à avancer plus vite dans l’affaire François Fillon !
« J’ai été convoquée au parquet général parce que le choix procédural que j’avais adopté ne convenait pas. On m’engageait à changer de voie procédurale, c’est-à-dire à ouvrir une information judiciaire. J’ai reçu une dépêche du procureur général en ce sens », s’est souvenue l’ancienne cheffe du Parquet National Financier.
Selon Le Point, cette réunion aurait eu lieu à Paris le 15 février 2017. La magistrate qui tenait à son indépendance a résisté un peu (très peu…) jusqu’au 24 février.
Pour la bonne bouche, on se souviendra avec amusement du titre de l’article de Marianne qui lui était consacré, qui date d’il y a moins d’un an :
« Faites confiance à la justice de votre pays », qu’ils disaient…