Lorsque vous lirez ces lignes, des centaines de Français, fatigués, épuisés peut-être, meurtris, feront de nouveau le chemin vers Paris. Pour la 5ème fois. 

Un documentaire de CNEWS, hier soir, a offert un panoramique assez complet sur le mouvement et sur son évolution. L’un des passages les plus émouvants, c’est lorsque quelques hommes venus de province se retrouvent dans le métro et y découvrent qu’ils « dérangent » les Parisiens. 

Oui, ainsi que nous l’avons déjà évoqué dans La Lettre Patriote, deux France se confrontent, se jaugent, se regardent. Ainsi, dans le même documentaire, l’un des cafetiers-restaurateurs parisiens applaudissait à la fin de l’intervention d’Emmanuel Macron, pendant que des Gilets Jaunes, en province, n’en écoutaient pas plus de deux minutes parce que, disaient ils, « il nous endort ».

Deux France. Deux monde qui avancent à une vitesse différente, en des directions différentes. La France des terroirs, ancrée, incarnée. La France internationalisée, mondialisée, déracinée. 

Aujourd’hui, les haines sont exacerbées. Les « modernes » parlent des Gilets Jaunes comme des Groseille de La Vie est un Long Fleuve Tranquille, en se pinçant le nez. Et les Gilets Jaunes – en tout cas les plus radicaux – veulent que le Paris des nantis brûle. 

Faire le constat ne suffit pas. La responsabilité d’un éditorialiste est aussi de recréer du lien. Même si personne n’a très envie d’aller vers l’autre, même si les contraires se repoussent et n’ont pas envie de se serrer la main, il faudra bien y parvenir car il n’existe pas d’autre solution que de recoudre ce qui a été déchiré, pas d’autre voix que la ré-union, pas d’autre issue que de négocier chacun un bout de chemin vers l’autre, car… « tout ça fait d’excellents Français »

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