Mathieu Bock-Côté et la fin du mensonge progressiste

Shealah Craighead OFFICIAL WHITE HOUSE PHOTO / Flickr / Creative Commons

Il y a des livres qui tombent à pic. Celui de Mathieu Bock-Côté, Les Deux Occidents, fait partie de ces ouvrages qui ne se contentent pas de commenter l’actualité : ils la révèlent. Il montre que la victoire de Donald Trump en novembre 2024 n’est ni un « accident », ni un épiphénomène médiatique. Elle marque un tournant historique : le retour brutal du réel dans des sociétés longtemps gouvernées par l’illusion globaliste, l’idéologie managériale et l’ingénierie sociale des élites occidentales.

La longue ère du « monde d’après 1989 »

Pour comprendre, le sociologue québécois remonte à 1989, moment sacralisé par les élites politiques, économiques et culturelles. La chute du mur de Berlin n’a pas simplement signifié la fin de l’URSS, mais l’ouverture d’un rêve : celui d’un monde unifié par le marché, les normes juridiques supranationales et l’abolition progressive des nations. C’est l’époque Clinton, Blair, Schröder, puis Macron, avec en figure de proue une Union européenne érigée en laboratoire d’un futur post-national. Tous persuadés que l’Histoire était finie, que les peuples suivraient, dociles, tant que l’on parlait de « progrès », de « tolérance » et d’« ouverture ». Ils se trompaient. Et ils le savent désormais.


Trump, symptôme ou commencement ?

Trump n’est pas un homme sorti de nulle part. Il est l’expression d’une révolte silencieuse qui couvait depuis des années : la volonté des peuples occidentaux de reprendre en main leur destin confisqué. En 2016, les élites ont pu croire à une anomalie. Sa défaite de 2020 leur offrait une respiration. Mais la victoire écrasante de 2024, suivie d’une prise de contrôle complète du Parti républicain avec J. D. Vance à la vice-présidence, a brisé leur récit. Trump n’a pas simplement gagné : il a été adoubé par ceux qui, jusque-là, prétendaient le détester mais vivaient de ses marchés. Les mêmes qui, lors de son investiture en janvier 2025, faisaient littéralement la queue pour « embrasser la bague ».

La contre-révolution assumée

Le premier mandat avait échoué sur un mur : l’État administratif, bureaucratique, tentaculaire. Le fameux « deep state ». Pour son second mandat, Trump est arrivé préparé. Soutenu par le Projet 2025 de la Heritage Foundation, il a remplacé les directions, déréglementé, renvoyé les « gardiens du temple » idéologique et restauré un pouvoir politique que l’on croyait mort. Le message est clair : le peuple n’a pas à demander la permission.

L’Europe, laboratoire de l’oligarchie défensive

Mathieu Bock-Côté ne s’arrête pas à l’Amérique. Il observe l’Europe. Et son constat est sévère : face à la poussée populiste, l’Union européenne resserre l’étau. L’État de droit, censé protéger les citoyens, est désormais instrumentalisé pour interdire l’alternance. Conseil constitutionnel triomphant en France, mise à l’écart des candidats « trop populaires » en Europe de l’Est, tentatives répétées d’interdiction de l’AFD en Allemagne, régulation des réseaux sociaux menée par des institutions politiquement orientées. La liberté d’expression ne disparaît pas d’un coup : elle se rétrécit, se conditionne, s’habille de bienveillance. Et celui qui refuse d’y consentir devient, selon le vocabulaire obligé : « extrémiste », « radicalisé », « dangereux ».

Le mur se reconstruit, mais pas où l’on croit

L’image est forte : l’Union européenne érige un nouveau mur. Non plus de béton, mais de règlements, de procédures, d’interdictions masquées. Un mur idéologique destiné à empêcher la vague populiste d’accéder pleinement au pouvoir. Mais l’Histoire montre que les murs finissent toujours par tomber. Et Bock-Côté note que la fracture est désormais totale : d’un côté, l’Amérique trumpienne, souverainiste, attachée à la continuité civilisationnelle ; de l’autre, l’Europe progressiste, persuadée que l’avenir est post-national, décolonial, multiculturel.

La question désormais est simple

Les peuples européens accepteront-ils longtemps d’être gouvernés contre eux ? Car le vent souffle. Partout. Silencieux, têtu, inaperçu des salons. Ce vent qui a ramené Trump. Celui qui grossit derrière les scrutins, malgré les interdictions, malgré la peur fabriquée. Celui qui rappelle une évidence que l’on croyait perdue : il n’existe pas de démocratie sans peuple. Et lorsqu’on l’oublie, il revient. Toujours. Au moment où l’on s’y attend le moins.

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