C’est une scène de guerre qui ne dit pas son nom. Depuis plusieurs semaines, les quartiers dits “sensibles” de Nîmes sont secoués par des fusillades nocturnes, règlements de comptes à ciel ouvert, narcotrafiquants en roue libre. Pendant que l’État minaude, la municipalité, exaspérée, en vient à décréter l’impensable il y a encore quelques années : un couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans.
Dès lundi 21 juillet, les enfants ne pourront plus circuler librement dans les rues entre 21h et 6h, sauf s’ils sont accompagnés. On ne parle pas d’un pays du tiers-monde ou d’une dictature orientale. On parle de Nîmes, France, 2025.
Jean-Paul Fournier, maire de la ville, dit ne plus pouvoir tolérer que “la jeunesse se détruise ainsi”. On le croit volontiers. Il en faut du courage pour avouer publiquement que l’ordre républicain n’est plus garanti sur son propre territoire, et que la seule issue immédiate, c’est la mise en quarantaine des adolescents. À quand le tour des enfants de 12 ans ? Ou de 10 ?
Les quartiers sont livrés aux narcoterroristes. Ce n’est plus une image. Ce sont les mots choisis par le maire lui-même : “action armée des narcoterroristes”. Des fusillades à répétition, des bâtiments publics attaqués, des agents municipaux terrorisés. Et face à ça, l’État ? Il “déploie des renforts”, “salue la mobilisation”, “coordonne les compétences”… Bref, il palabre pendant que la ville crame.
Il a donc fallu que la mairie prenne ses responsabilités, dans “le respect des compétences de chacun”, glisse perfidement le communiqué — comprendre : “on fait le boulot que l’État refuse de faire”.
On peut s’étonner de la pudeur de certains médias pour nommer le réel. Car il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau, ni d’un accès de violence isolé. Ce que vit Nîmes, comme Marseille, Nantes ou même Lyon, c’est la phase terminale d’un modèle migratoire et pénal que personne ne veut remettre en cause. La France n’est plus “en voie de partition”, elle est en train de s’effondrer, quartier par quartier, ville par ville.
Et pendant ce temps, des enfants, des adolescents, livrés à eux-mêmes, traînent la nuit dans des zones devenues zones de non-droit, attirés ou enrôlés par les réseaux de la drogue et de l’argent facile. On les retrouve parfois en garde à vue, souvent en sang, parfois au sol.
Le couvre-feu, mesure “exceptionnelle”, est en réalité l’aveu tragique d’un retour à la loi martiale, faute d’avoir fait appliquer la loi tout court.
Reste à savoir si ce sursaut local sera entendu plus haut. Mais vu l’idéologie dominante qui préfère parler de “justice sociale”, de “non-discrimination” et de “jeunesse à écouter”, il y a fort à parier que l’alarme sonnée par Nîmes sera, une fois encore, couverte par le bruit des fusils automatiques.