À force de vouloir des poids lourds, Emmanuel Macron a fini par s’écraser sur son propre attelage. Ce 5 juillet, le président de la République a, une fois de plus, recadré publiquement François Bayrou. Et pas avec des pincettes : en lui reprochant la « cacophonie gouvernementale », il l’a renvoyé à ses responsabilités – ou plutôt à son impuissance.
Un désaveu ? Non. Une humiliation. Le Premier ministre, déjà plombé par l’absence de majorité, par un gouvernement en roue libre et par une Assemblée nationale transformée en club de débats inutiles, se retrouve acculé, sommé de remettre de l’ordre dans une équipe qui n’en fait qu’à sa tête. Et surtout, qui se moque éperdument de lui.
Un gouvernement d’ego, sans cap ni cohésion
Bruno Retailleau joue solo, Sophie Primas improvise sur CNews, et Agnès Pannier-Runacher flingue les alliés dans la presse. À force de composer avec des « sensibilités diverses », Bayrou a créé un monstre : un gouvernement où chacun parle pour soi, contre les autres, et souvent contre la ligne de l’Élysée.
Et Emmanuel Macron ? Spectateur inquiet ou stratège cynique ? Il regarde son Premier ministre se noyer… et ajoute du lest. Derrière le rappel à l’ordre présidentiel, il y a surtout un aveu glaçant : le pouvoir est désormais éclaté, et l’autorité introuvable.
Macron prépare le vide
François Bayrou se défend mollement, philosophe sur BFM-TV, sert de l’eau gazeuse aux chefs de partis comme un garçon de café en fin de service, et s’étonne de son impopularité. Il est seul, marginalisé, désavoué. Mais il tient bon. Pour l’instant.
Tout indique pourtant que le Président veut sa chute. L’Élysée organise la déconstruction méthodique de son Premier ministre. Les couteaux sont prêts. La motion de censure se profile. Et Bayrou, orgueilleux, pourrait très bien partir avant qu’on ne l’envoie au tapis, dans un ultime geste de dignité.
Un règne en lambeaux, un président solitaire
Emmanuel Macron, quant à lui, s’est replié dans une majesté silencieuse, visitant la maison de Claude Debussy loin des caméras, tel un monarque fatigué du vacarme du monde. Il n’écoute plus, ne consulte presque plus, et semble s’accommoder de ce chaos dont il est pourtant le chef d’orchestre.
La France n’a plus de cap, plus de majorité, plus de colonne vertébrale. Elle a un président désabusé, un Premier ministre fantomatique, et un gouvernement où chacun tente de sauver sa peau avant 2027.
Et pendant ce temps-là, les Français subissent.