Nicolas n’existe pas, dit-on. Pourtant, des millions de jeunes actifs le reconnaissent dans leur miroir.
Il est trentenaire, plutôt bien formé, bosse dans le privé, et surtout : il paie. Pour les retraites, pour les RSA, pour les crèmes solaires gratuites sur les plages normandes et même pour les acrobaties en parachute de Yaël Braun-Pivet. Nicolas, c’est le dindon de la farce républicaine. Un dindon taxable à merci.
Sur les réseaux sociaux, il devient mème, caricature, symbole. @NicolasQuiPaie, 30.000 abonnés et des publications au vitriol, résume son calvaire en trois mots : « Je paie tout. » Une phrase anodine ? Plutôt un cri de ras-le-bol d’une génération saignée à blanc, sommée de financer la gabegie sans en voir le moindre bénéfice.
Bienvenue dans la France de la redistribution à perte
Pendant qu’on facture 123 € de subvention par billet d’opéra ou qu’on construit des HLM « résilients » aux normes LGBTQ+, c’est Nicolas qui paie. Pendant qu’on crée des postes de coordinateurs de la diversité territoriale, c’est Nicolas qui paie. Et pendant que les retraités profitent à fond de la redistribution sans jamais avoir cotisé à proportion, c’est encore lui qui paie.
Le fisc ? Une sangsue. L’État ? Un ogre. Le contrat social ? Une escroquerie. Car le fameux “contrat social”, aujourd’hui recyclé en hashtag sur X, est devenu une farce : Nicolas verse, Chantal dépense, Karim encaisse. Et si tu n’es pas content, c’est que tu es facho.
Une génération broyée, moquée, culpabilisée
Ce que révèle le phénomène “Nicolas”, c’est une génération lucide sur sa propre spoliation. Une jeunesse qui a cru aux promesses républicaines : méritocratie, propriété, ascension sociale. Résultat ? Elle croule sous les charges, ne peut pas acheter, vit à crédit, et subit les leçons morales de ceux qu’elle finance.
On lui vend la “solidarité”. Il voit du clientélisme.
On lui parle de “vivre-ensemble”. Il vit en colocation à 850 € par mois, pendant que des familles entières occupent des logements sociaux à vie.
Et si la révolte fiscale commençait par un mème ?
Le mème “Nicolas”, c’est le tiers état version 2025, celui qui porte sur son dos les deux autres : le clergé administratif et la noblesse assistée. Sur Discord, sur X, dans les dîners, une idée se répand : “Ce n’est plus tenable.” Certains parlent déjà de “boomerocratie”, ce système où les papy-boomers, gavés de pensions indexées, tiennent les rênes et imposent à la génération active de se taire, de payer, et de voter LREM. Mais voilà, Nicolas se réveille. Il est fiscalement exsangue, mais politiquement en train de bouillir. Il est la variable d’ajustement d’un système en faillite, mais il n’a plus envie de coopérer. Il rit jaune devant les dépenses absurdes. Il ricane quand on lui parle de “justice sociale”. Et bientôt, il pourrait décider de rendre la monnaie de sa pièce.
Trop taxer le peuple, disait Turgot, c’est l’instruire de sa force.
Il semble que Nicolas ait bien appris sa leçon.