Devant l’annonce du Président Macron que « sur demande » de Mgr Ulrich, il avait accepté d’installer des vitraux modernes à la place de certains vitraux de Viollet-le-Duc au sein de la cathédrale catholique de Paris, Didier Rykner, fondateur du magazine en ligne La Tribune de l’Art, a lancé une pétition, qui est en train de récolter un franc succès.

Rykner ne s’oppose pas par principe à l’installation de nouveau vitraux, mais à ce que ceux-ci soient installés dans la nef. Il explique :

Si l’idée du remplacement de ceux désignés par Viollet-le-Duc dans les chapelles de la nef est à bannir absolument (…), nous aimerions proposer une solution qui conviendrait sans aucun doute aux défenseurs du patrimoine et qui permettrait de sortir de cette affaire par le haut.
Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, en effet, les défenseurs du patrimoine ne sont pas opposés systématiquement à l’art contemporain, et pas non plus à l’art contemporain dans les monuments historiques lorsque celui-ci ne cherche pas à s’y imposer comme des coucous. 

(…)

Pourquoi ne pas choisir comme emplacement d’une commande contemporaine de nouveaux vitraux la tour nord de la cathédrale ? Celle-ci possède en effet, comme on peut le voir sur certaines vidéos, des baies sans vitraux, uniquement fermées par des verrières blanches. Y installer ces vitraux ne nuirait donc pas à l’harmonie voulue par Viollet-le-Duc et constituerait un enrichissement de la cathédrale, par ailleurs accessible aux visiteurs qui pourront à nouveau accéder à ce lieu exploité en temps normal par le Centre des Monuments Nationaux.

Cela aurait en outre un rôle symbolique magnifique : c’est dans la tour nord, lorsqu’ils ont lutté contre l’incendie qui menaçait de faire tomber les cloches et par ricochet la cathédrale, que les pompiers, au péril de leur vie, ont sauvé le monument. 
Rendre hommage aux soldats du feu, apporter de nouveaux vitraux à Notre-Dame sans venir vandaliser l’œuvre de Viollet-le-Duc, donner à voir davantage aux futurs visiteurs : cette solution de bon sens pourrait convenir à tout le monde. Espérons que le président de la République nous entende.

Didier Rykner

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