Encore un. Vendredi, un jeune homme de 20 ans, Franco-Algérien, originaire de la région toulousaine, a été mis en examen à Paris pour association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre un ou plusieurs crimes contre des personnes. Il a été placé en détention provisoire.
Selon La Dépêche du Midi, l’individu, surveillé depuis des années par la DGSI, projetait une attaque contre « des juifs et des mécréants ». Fiché S depuis la période du confinement sanitaire, il était déjà repéré pour sa fréquentation assidue de vidéos de propagande djihadiste. Un parcours désormais classique, pavé de radicalisation en ligne, d’obsession antisémite, de haine de l’Occident — et d’inaction politique.
Le suspect n’agissait pas seul. En juin dernier, une adolescente de 15 ans, issue de la même région, avait déjà été mise en examen dans ce dossier. C’est son interpellation qui a permis de remonter jusqu’à lui. Là encore, une radicalisation précoce, inquiétante, et manifestement hors de tout contrôle.
Derrière l’éternelle mention « d’antécédent psychiatrique », souvent brandie comme ultime explication commode, c’est une réalité plus dérangeante qui se dessine : une sphère islamiste souterraine mais active, qui continue de recruter, de s’organiser et de planifier des actions violentes sur notre sol. Et ce malgré l’arsenal sécuritaire, malgré les alertes, malgré les promesses gouvernementales répétées.
L’opinion s’habitue, à tort. La presse relaie en quelques lignes. La classe politique, elle, regarde ailleurs ou dénonce mollement « tous les extrémismes ». Mais ce n’est ni un complot d’ultras catholiques, ni un groupuscule survivaliste, ni un « militant du climat radicalisé » qui vient d’être écroué. C’est un islamiste, né ou grandi en France, dont le projet criminel visait des Français parce qu’ils ne pensaient pas, ne croyaient pas, ou ne vivaient pas comme lui.
Faut-il attendre qu’un nouveau carnage se produise pour oser poser les vraies questions ?