Un jeune homme supposé musulman roué de coups car il a fêté Noël et qu’il est fils de policier
Tout le dossier : IslamVoilà ce qui est arrivé ce vendredi à Belfort à un jeune homme de 20 ans que nos confrères d’Actu17 appellent Karim. Ce dernier était à table vers 15 heures et a décidé de partager une photo de son repas de Noël sur Snapchat raconte L’Alsace. Des huitres et des crevettes étaient visibles.
C’est alors qu’il a reçu un message de l’un de ses contacts sur le réseau social. L’homme lui a dit qu’il était choqué de le voir fêter Noël, puisqu’il est musulman. Il est allé beaucoup plus loin dans ses propos et l’a insulté : « Sale fils de blancs, fils de serpent, fils de policiers ». Karim a ensuite reçu des menaces le visant lui et ses parents. « Je vais te montrer ce qu’est un vrai rebeu » (arabe en verlan, ndlr) a ajouté cet homme.
Karim aurait alors convenu d’un rendez-vous à Belfort avec son interlocuteur, afin de s’expliquer avec lui. Une fois sur place, il a rapidement compris qu’il était tombé dans un guet-apens. L’homme qu’il venait voir se trouvait avec quatre autres individus. Mis au sol et roué de coups, Karim a été abandonné le visage en sang.
Il a déposé plainte peu après. Une enquête a été ouverte et l’auteur des messages a été interpellé et placé en garde à vue. « Ce n’est pas musulman de fêter Noël » aurait-il déclaré lors de son audition. Deux autres suspects ont été identifiés par les enquêteurs, ils auraient participé à cette violente agression.
La mère du jeune homme agressé, qui est officier de police judiciaire (OPJ), a exprimé sa colère auprès de nos confrères : « Il est tombé dans un guet-apens. On lui fait payer ses origines mais surtout le fait d’être le fils d’un couple de policiers. Ce sont des comportements sectaires et racistes, c’est inacceptable au XXIe siècle ». « Cette affaire ne doit pas rester sans suite », a-t-elle réclamé.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a réagi concernant cette affaire dans un tweet ce samedi soir. « À Belfort, un jeune homme agressé parce qu’il aurait fêté Noël et ne serait pas un «bon arabe». Circonstance «aggravante» : être fils de policiers », a-t-il écrit. « La justice a ouvert une enquête. Pas de place pour le séparatisme dans notre pays, pas de place pour le racisme d’où qu’il vienne ».
« Colère et écœurement face à la haine anti-flics et cet intégrisme religieux infect », s’est indigné le secrétaire régional Grand Est du syndicat Alliance Police Nationale, Michel Corriaux, sur Twitter. « La réponse pénale doit être ferme et sans concession. Bon rétablissement pour la victime et soutien sans faille pour nos collègues ».