Un membre du GIGN a été tué par balle samedi lors d’une opération de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane, où forces armées et gendarmes mènent des missions régulières contre cette source de pollution et de violences.

Le militaire, âgé de 35 ans, père de deux enfants, était engagé sur le site clandestin de Dorlin, au coeur de la Guyane.

En compagnie de deux autres gendarmes du GIGN, quatre militaires de l’armée et un infirmier, il s’était « fait déposer par hélicoptère en forêt afin de mener une opération d’infiltration pendant plus de 2 jours pour atteindre une base logistique » d’orpailleurs, a indiqué la gendarmerie.

Peu avant 6h00 du matin (heure locale), le groupe a été pris à partie par une bande armée. Après des échanges de tirs nourris, le gendarme, sous-officier de gendarmerie de l’antenne GIGN de Cayenne depuis 2019, a été touché par balle.

Le militaire est décédé malgré les premiers secours prodigués par l’infirmier.

Identifiée, la bande armée est activement recherchée, a ajouté la gendarmerie.

« Une enquête a été ouverte pour meurtre en bande organisée », a précisé de la République de Cayenne, Yves Le Clair, lors d’une conférence de presse.

Emmanuel Macron a exprimé dans un communiqué « sa grande émotion », salué « le courage et la mémoire » du gendarme. La Première ministre Elisabeth Borne a quant elle fait part de sa « tristesse » et adressé ses « condoléances à sa famille, à ses proches, ses camarades et toute la gendarmerie ».

Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame survient. En 2012, deux militaires avaient été tués et deux gendarmes grièvement blessés par balles lors d’une opération conjointe armée/gendarmerie contre des chercheurs d’or clandestins en Guyane, déjà au niveau du site de Dorlin.

L’armée et la gendarmerie mènent régulièrement de grandes opérations de démantèlement des sites d’orpaillage illégal dans le cadre de la mission Harpie, lancée en 2008 par Nicolas Sarkozy, alors chef de l’Etat.

De fin octobre à début décembre 2022, jusqu’à 500 militaires avaient ainsi été mobilisés pendant sept semaines afin de « neutraliser » les principaux sites clandestins d’extraction d’or.

Selon les chiffres d’un rapport parlementaire publié en juillet 2021, la gendarmerie de Guyane estime à 8.600 environ le nombre de mineurs clandestins, « en situation irrégulière sur le territoire » pour l’essentiel.

En 2022, les autorités françaises ont mené plus de 1.000 patrouilles en forêt contre l’orpaillage illégal, saisissant 59 kilos de mercure et 5 kilos d’or, selon un bilan de la préfecture.

D’après les opérateurs miniers locaux, 10 tonnes d’or seraient extraites illégalement de Guyane chaque année par les « garimpeiros ».

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