Au commencement de l’expérimentation qui vise à installer des téléphones fixes dans la quasi totalité des cellules de la prison de Condé-sur-Sarthe, il y a avait un but avoué : réduire le trafic de téléphones portables. D’ici 2020, ces installations devraient pourvoir 50.000 cellules en France.

Seuls les quartiers disciplinaires n’ont pas de combiné. Le quartier de prise en charge de la radicalisation en est pourvu. D’après le syndicat FO Pénitentiaire, Abdelkader Merah, le frère de Mohamed Merah, transféré à la prison de Condé-sur-Sarthe début août a, par exemple, accès au téléphone dans sa cellule.

Mais, selon nos confrères de France 3les surveillants pénitentiaires ne sont pas assez nombreux pour écouter toutes les conversations en direct. Le décalage d’écoute a déjà pris 48 heures de retard pour certains détenus à Condé-sur-Sarthe… un danger pour cette prison où se trouvent les plus dangereux du pays.

À noter : le téléphone fourni au détenu ne lui permet pas de recevoir d’appels et il ne peut composer que le numéro qui a été au préalable enregistré par l’administration, dont l’adresse et le nom du correspondant a été justifié par des factures. C’est du moins ce que croit l’administration, qui fait comme toujours preuve d’une naïveté indécrottable et de peu de connaissances techniques de base…

Ce qu’expliquent très bien les gardiens de prison : « une fois que le numéro est composé, les familles à l’extérieur transfèrent les appels sur d’autres téléphones portables et organisent des conférences. Ca discute en langue étrangère et les agents ne peuvent traduire. On passe à côté de pleins de choses. A l’heure actuelle c’est impossible de suivre les conversations en direct. Elles ont lieu le soir, elles durent parfois plus d’une heure et demi.» explique un surveillant à la prison de Condé-sur-Sarthe, représentant local du syndicat Force Ouvrière.

Avec les téléphones fixes et le manque de moyens humains, le personnel se sent vulnérable face à un dispositif jugé, qui plus est, inutile. « Un détenu qui veut trafiquer ne passent pas par les fixes » ajoute le surveillant.

Contactée par France 3, la direction de la prison de Condé-sur-Sarthe ne souhaite pas encore s’exprimer sur le sujet.

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