J’ai confiance en mes lecteurs : je suis sûr qu’ils se souviennent de l’ère Hollande. Sous ce président d’opérette et sa politique extérieure criminelle, la France perdit en un rien de temps toute influence et tout respect dans le Proche et Moyen Orient. Les déclarations sur Bachar el-Assad, sur Al-Nosra, etc. ont fait que l’influence française, par les péroraisons du ridicule en chef, fut réduite à néant alors que la Russie s’installait durablement dans une position stratégique enviable.

Sur la Russie justement, il ne fait jamais oublier que Vladimir Vladimirovitch est un garçon fort cultivé, ce qui ne fut pas le point fort ni de Sarkozy ni de Hollande. C’est un garçon cultivé, disais-je, et à la longue mémoire. Sa culture – comme tout bon fils du soviétisme – comprend toute l’Histoire de la France des Lumières, puis du XIXème siècle, etc. Se retrouver face à Sarkozy ou Hollande a probablement été très douloureux pour le maître du Kremlin.

Alors soyons honnêtes un instant : nous nous sommes tellement plaints de la quasi rupture des relations entre la France et la Russie, nous serions bien mal venus de nous plaindre désormais des tentatives de raccommodage entreprises par l’Élysée. C’est d’ailleurs ce qu’a évoqué à demi-mots le président Macron en rappelant l’absence de toute influence française sur le dossier Syrien il y a encore deux ans…

Récemment, sur la télé russe, Vladimir Poutine a évoqué le refus de la France de s’engager dans la deuxième guerre d’Irak. L’occasion pour le président russe d’encenser son ancien homologue Jacques Chirac :

« Chirac, qui a des relations proches, intimes avec la partie sunnite du Moyen-Orient – d’ailleurs, il possède un savoir encyclopédique -, avait déjà prévu ce que provoquerait » cette guerre.

« Il avait prévu la destruction de ces Etats (la Libye et la Syrie, ndlr), que le terrorisme prospérerait, des attentats comme on en a vu à Paris. Chirac pensait à tout ça à l’époque, et il avait raison »

Emmanuel Macron n’aura probablement jamais auprès de son homologue russe le prestige qu’avait Jacques Chirac. N’empêche, Français – et donc patriote – je me félicite de toute initiative qui vise à renouveler, réparer, les liens historiques entre les deux extrémités de l’Europe. Et tous les bien-pensants qui demandent à la France de « ne pas parler avec la Russie » ne sont rien d’autre que des imbéciles.

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