Ivan Rioufol (Le Figaro) revient sur l’intox de Christophe Castaner sur une prétendue «attaque» de la Pitié Salpêtriere par des manifestants le 1er Mai.

« Le traitement médiatique alimente les griefs qui ont été portés par les Gilets Jaunes contre les médias Mainstream parce que s’il n’y avait pas eu ces médias alternatifs, sur lesquels les Gilets Jaunes se reposent aujourd’hui, refusant la prépondérance, l’hégémonie, des médias officiels, télévision et presse écrite, il n’y aurait pas eu ces affaires-là, et il y a quelques années encore, la presse a priori aurait cautionné la version officielle du gouvernement. Ça se passait généralement comme cela et c’était d’ailleurs détestable. Donc cette démonstration qui est portée par la force des évidences, par la puissance des images qui sont fournies par des individus qui ne sont pas de la profession, qui ne sont pas des journalistes, vient ébranler aussi notre profession de journaliste, et par extension vient ébranler aussi le pouvoir plus généralement parce qu’aujourd’hui les journalistes sont associés, plutôt à raison, avec tout l’ensemble de ce pouvoir aujourd’hui qui ne représente plus, qui ne sait plus porter la parole de ceux qui sont en bas ou trop en bas.

Vous ne pouvez pas faire autrement aujourd’hui que de suivre ces médias alternatifs. Donc vous êtes aussi débordés que sont débordés les syndicats ou les partis. Cette source vive qui vient de ce peuple-là est assez bien illustrée ici parce qu’en effet, cela interdit à un pouvoir de fabriquer des informations qui, on le sait, seront immédiatement démenties si elles doivent être démenties

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