Emmanuel Macron, Président de la République, a donc envie « d’emmerder » les Français non vaccinés.

La première réaction est d’être choqué par l’expression d’un tel mépris envers une partie des Français qui restent dans leur droit en refusant une vaccination que M. Macron ne veut pas, par ailleurs, imposer. D’autant que cette sortie calculée (un entretien dans un journal écrit est toujours relu avant publication par l’interrogé) sert aussi à masquer la gestion calamiteuse de la crise sanitaire : destruction du stock de masques en début de crise, manque de gel hydroalcoolique, continuation des suppressions de lits de ranimation pendant la crise, désertion de la ministre de la santé en pleine bataille sanitaire, mesures inefficaces et incompréhensibles et j’en passe.

La deuxième réaction est de se rappeler que le locataire de l’Élysée est coutumier des formules méprisantes envers les Français, en particulier les plus pauvres et les plus fragiles. Les « pauvres qui déconnent » (janvier 2019) ; la rue qu’il suffirait de traverser pour trouver du travail (septembre 2018) ; les « gaulois réfractaires au changement » que nous serions (août 2018, à l’étranger de surcroît !) ; le « pognon de dingue » que coûteraient les pauvres (juin 2018) ; les syndicalistes qui « foutent le bordel » (octobre 2017) ; les « fainéants » qui protestent contre sa réforme du Code du travail (septembre 2017) ; et les « gens qui ne sont rien » (juin 2017). Quel contraste avec le tout début de son quinquennat : la fête de la victoire dans la cour du Louvre ou la réception de Poutine au Grand Trianon.

M. Macron semblait vouloir revêtir les habits de Louis XIV. Emmanuel porte finalement la redingote du margoulin.

La troisième réaction est de se souvenir qu’il n’est pas le seul à s’être laissé aller à des formules méprisantes envers le peuple français. On se souvient de Hollande qualifiant les pauvres de « sans dents » ou de Sarkozy lançant à un opposant « casse-toi pauv’ con ». Après Mitterrand, le niveau de langage des présidents s’est sacrément relâché. Sans doute, avec Macron ne sommes-nous pas loin de toucher le fond. Tout en lui renvoie à Rastignac, mais un Rastignac revu et corrigé par Virginie Despentes.

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