Sandrine Rousseau, la République des bisous et des OQTF

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Sandrine Rousseau est amoureuse. De tout. De l’amour, des OQTF, des flux migratoires, des mariages « interdits », des enfants de l’amour irrégulier. Elle est l’apôtre chamarrée d’une France qui ne serait plus une nation mais une auberge espagnole où l’on entrerait, s’aimerait, et surtout ne repartirait jamais.

À l’Assemblée nationale, ce jeudi, la députée écologiste n’a pas déçu : le poing levé, presque les larmes aux yeux, elle s’est dressée comme Marianne au sommet d’un speed dating mondial. C’était beau, c’était grand, c’était… ridicule. Car en réponse à une proposition de loi interdisant le mariage avec une personne sous OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français), Sandrine Rousseau a déroulé son bréviaire habituel : la France n’a pas de racines, seulement des flux ; les Français de souche n’existent pas ; et l’amour, surtout l’amour, doit primer sur le droit.


Au nom de cette vision liquéfiée de la nation, Rousseau nous explique donc que vouloir empêcher un clandestin de se marier avec une citoyenne française relève de la xénophobie. La loi ? Un accessoire fascisant. Le contrôle des frontières ? Un vestige d’un monde « rabougri ». L’ordre républicain ? Un obstacle à l’extase sentimentale.

Et tant pis si ces mariages servent parfois, étrangement, à régulariser des situations administratives problématiques. Tant pis si certains, parmi ces amoureux si sincères, disparaissent dès qu’ils obtiennent un titre de séjour. Sandrine Rousseau n’a pas le temps pour ces mesquineries. Elle, elle préfère les grandes déclarations. La France n’est pas une île, dit-elle. Soit. Mais pourquoi alors vouloir y noyer le bon sens ?

« Les Français de souche, ça n’existe pas », a-t-elle martelé. Sans doute un message de paix adressé à nos ancêtres, qu’elle efface d’un revers de micro.

Le plus beau, c’est cette idée sous-jacente que toute restriction légale est un acte d’inhumanité. On devrait donc, pour rester digne aux yeux de Sandrine Rousseau, permettre à n’importe qui de se marier, régulariser, s’installer — et pourquoi pas voter pendant qu’on y est. Le critère de l’amour remplaçant celui du droit.

Mais alors, où s’arrête l’amour ? Si demain un touriste en visa touristique tombe amoureux d’un agent de préfecture, devra-t-on suspendre son vol retour ? Et si un détenu se marie par correspondance avec une surveillante pénitentiaire, faudra-t-il lui remettre les clés de la cellule par respect pour leurs sentiments ?

La vérité, c’est que Sandrine Rousseau ne fait pas de politique. Elle fait du théâtre émotionnel. Et dans cette pièce, la loi est le méchant.

Mais la France mérite mieux qu’un roman à l’eau de rose post-national. Elle mérite des lois claires, appliquées, respectées. Elle mérite qu’on arrête de confondre compassion et capitulation. Et surtout, elle mérite qu’on arrête de faire de l’exception la norme, et du désordre une vertu.

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