Il y a les mairies où l’on pavoise en bleu-blanc-rouge. Et puis il y a Saint-Denis, cette ville autrefois royale, aujourd’hui livrée aux clientélismes les plus grossiers, où l’on hisse sans vergogne le drapeau d’un État inexistant au sommet de l’hôtel de ville. Vendredi 13 juin, le maire socialiste Mathieu Hanotin s’est donc fendu d’un acte symbolique d’une rare violence : le drapeau palestinien sur le fronton de la mairie, en présence, s’il vous plaît, de « l’ambassadrice » palestinienne en France. Ambassadrice d’un État inexistant. Et pourquoi pas un chant du Fatah dans les écoles publiques tant qu’on y est ?

Provocation électorale ou allégeance communautaire

Soyons sérieux : cet affichage n’a rien à voir avec un appel au cessez-le-feu. Il s’agit d’un message politique explicite à destination d’un électorat bien ciblé. Et surtout, d’un mépris souverain pour les principes de neutralité et d’universalité du service public. Saint-Denis n’avait évidemment pas jugé utile de pavoiser en bleu et blanc le 7 octobre. Son humanisme a des œillères.

Le préfet de Seine-Saint-Denis a heureusement réagi : la loi impose que seules les couleurs nationales (et européennes dans les grandes villes) flottent sur les édifices publics. Mais qui croit encore que cette « règle » soit respectée dans nos enclaves défrancisées ? Quand on autorise le drapeau LGBT ou ukrainien, on ne défend plus la loi : on gère des émotions politiques à géométrie variable.

La mairie ou la salle des fêtes d’un État étranger ?

L’acte du maire Hanotin n’est pas une erreur. C’est une stratégie délibérée. Il flatte sa base électorale comme un vassal cherchant à consolider sa seigneurie communautaire. Ce drapeau n’est pas là par compassion, mais pour conforter une narrative politique victimaire et militante, où la France est une terre d’accueil pour toutes les causes, sauf la sienne.

République à la carte, indignations à sens unique

On laisse Paris se couvrir de drapeaux arc-en-ciel sans sourciller, on célèbre l’Ukraine comme si Verdun s’était joué à Kiev, mais dès que l’on touche à la Palestine, deux poids deux mesures : ou bien on l’interdit ici, ou bien on l’impose là. Ce capharnaüm législatif et symbolique est l’illustration parfaite de l’archipellisation du pays : une République éclatée, morcelée, soumise aux pressions tribales, incapables de fixer une ligne claire.

Pendant ce temps, dans 78 % des communes françaises – trop petites pour le drapeau européen, trop libres pour ces mascarades – on continue, en silence, à honorer le drapeau tricolore et à respecter la loi. Pendant que les métropoles se livrent au carnaval des identités blessées, la vraie France résiste. Encore. Pour combien de temps ?