Rentrée 2025 : vos enfants passent au scanner avant d’entrer au lycée

Photo : OpenVerse

Bienvenue en 2025, où aller au lycée ressemble désormais à embarquer pour un vol long-courrier. À Lyon, un scanner à ondes électromagnétiques — le même que dans les aéroports — a été inauguré à l’entrée du lycée Marcel-Mérieux. Officiellement, il s’agit de protéger élèves et enseignants de l’introduction d’armes blanches. En réalité, c’est une nouvelle étape dans la lente transformation de l’école républicaine en zone sécurisée, surveillée, quadrillée.

Les élus régionaux, héritiers de Laurent Wauquiez, veulent frapper les esprits : files d’attente fluides, technologie dernier cri, démonstration médiatique. La Région promet que ces machines détecteront sans contact les couteaux dissimulés, tout en épargnant les clés et téléphones. Le message est clair : le lycée devient un sanctuaire, mais un sanctuaire placé sous rayon X.


Or, derrière l’affichage politique, les critiques fusent. Les syndicats enseignants rappellent que ce type de dispositif n’aurait empêché aucun des récents drames : les agressions les plus médiatisées n’ont pas eu lieu dans un couloir surveillé, mais sur un parvis ou à la sortie de l’établissement. Autrement dit, le scanner est un paravent, pas une solution.

La gauche régionale, de son côté, dénonce une dérive technocratique : vidéosurveillance algorithmique, portiques, et désormais scanners dignes d’un aéroport international. À force de vouloir sécuriser par la machine, on oublie que la véritable réponse passe par l’autorité, la discipline et le courage politique de dire qui, exactement, menace la paix scolaire.

Car c’est bien là le paradoxe. On installe des dispositifs à plusieurs centaines de milliers d’euros, mais on ne dit pas un mot de l’effondrement de l’autorité éducative, ni du profil de ceux qui introduisent armes et violence dans les établissements. On préfère la gestuelle rassurante de la technologie, plutôt que le retour de l’ordre.

Les scanners seront peut-être rapides et efficaces, mais ils traduisent surtout l’état d’une société résignée : quand on en arrive à fouiller ses propres enfants pour qu’ils puissent apprendre, c’est qu’on a déjà perdu une bataille.

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