Quelques leçons à tirer de la nomination de Barnier à Matignon
Tout le dossier : RemaniementPremière leçon, évidente – et d’ailleurs les larmes gauchistes sur les réseaux depuis hier en sont une parfaite expression : le Nouveau Front Populaire est totalement marginalisé. Et toute la gauche ayant accepté LFI comme nouveau centre de gravité se retrouve donc mise de côté pour longtemps, à la hauteur de ce qu’elle représente en France. La prétendue mais entièrement fausse victoire au deuxième tour des législatives a pu lui donner des ailes momentanées, mais rien de tout ça ne correspond à la réalité du pays.
Comme l’a fort bien résumé Julien Rochedy : « Personne ne veut ni de son programme ni de ses hommes. »
C’est donc vers une tentative de chaos que se tourne désormais la gauche, en appelant à des manifestations ce samedi 7 septembre.
Deuxième leçon : c’est bien le RN qui est l’arbitre de cette assemblée. Le président Macron n’a pas eu d’autre choix que de nommer un premier ministre que le RN puisse trouver acceptable. Libération a même cru bon de titrer « approuvé par Marine Le Pen ». Pour une fois, Libé dit presque la vérité.
Pourtant, si le Rassemblement national assure en effet ne pas vouloir censurer immédiatement Michel Barnier, le parti a posé ses conditions. « Nous serons attentifs au projet qu’il portera », fait valoir Marine Le Pen sur X (ex-Twitter). Jordan Bardella, qui a réagi quelques minutes après la nomination de Michel Barnier, assure : « Nous jugerons sur pièces son discours de politique générale, ses arbitrages budgétaires et son action. »
Troisième leçon : les contorsions de l’Élysée qui tente de se distancer du nouveau Premier Ministre et veut qu’on y voit une « cohabitation » ne trompent personne : c’est bien Emmanuel Macron qui est resté le maître des horloges, et sur bien des aspects Michel Barnier continuera d’appliquer une politique proche de celle de ses récents prédécesseurs.
Il reste maintenant à Michel Barnier une mission : s’occuper des Français et mettre en place une véritable politique de droite. Nous serons vigilants.