« Le Monde » a eu accès aux e-mails envoyés par le professeur, ses collègues et sa hiérarchie, la semaine précédant son assassinat par un terroriste islamiste près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).

On y lit le soutien sans faille de la principale du collège, quelques messages de soutien de parents et de collègues mais aussi de vifs reproches adressés par deux autres enseignants qui se désolidarisent.

Lisez plutôt :

« J’écris aujourd’hui ce message car j’éprouve le besoin de dire que je ne soutiens pas notre collègue, explique une enseignante expérimentée. Je refuse de me rendre complice par mon silence, d’une situation dans laquelle je me retrouve plongée malgré moi. A mes yeux, cette situation altère le lien de confiance que nous essayons de renforcer chaque jour avec les familles qui ont choisi l’école publique pour leurs enfants et au vu du contexte dans lequel elle s’inscrit, met en danger l’ensemble de la communauté du collège. »

Un autre enseignant s’en prend à Samuel Paty en des termes encore plus virulents.

« Non seulement notre collègue a desservi la cause de la liberté d’expression, il a donné des arguments à des islamistes et il a travaillé contre la laïcité en lui donnant l’aspect de l’intolérance, mais il a aussi commis un acte de discrimination : on ne met pas des élèves dehors, quelle que soit la manière, parce qu’ils pratiquent telle ou telle religion ou parce qu’ils ont telles ou telles origines, réelles ou supposées. Mon éthique m’interdit de me rendre complice de ce genre de choses. »

À noter, sur ce dernier aspect, Monsieur Paty avait bien précisé :

Je propose aux élèves qui auraient peur d’être choqués de ne pas la regarder (et pas seulement aux élèves musulmans) ou de sortir quand une auxiliaire de vie scolaire est présente. 

Une mère d’élève a mal compris ma démarche et a cru à la discrimination, ce qui juridiquement n’est absolument pas le cas.

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