Aurait-il souhaité attiser la furie des Gilets jaunes en prévision de samedi, qu’il ne s’y serait pas pris autrement !

Le monologue présidentiel d’une heure (on avait installé la configuration gaullienne dans la salle des fêtes de l’Élysée) n’a été qu’une suite de « j’y ai bien pensé, mais c’est non ». Non à la démocratie directe. Non au vote blanc. Non au vote obligatoire. Non, non, non. Même quelques uns des journalistes qui ont pris le micro ensuite ont tenté de lui faire comprendre que tout refuser, ne pas donner de signe, ça peut avoir des conséquences dramatiques… Mais il n’entendait pas. Il n’écoutait que l’écho de sa propre voix.

Il continue en ligne droite, parce que « c’est mon projet ». Il ne lâche rien mais fait semblant d’en lâcher un max, il a « changé » mais il fait tout comme avant.

La politique migratoire de l’Union européenne ne fonctionne pas ? « Il faut la réformer ! » Oui, c’est ce que disent tous les présidents les uns après les autres. Sans jamais la moindre action. Poncifs, flou artistique, généralités, rien de concret n’a été évoqué. Rien qui ne va changer la vie anxiogène des Français « demain matin au petit déjeuner », pour paraphraser une journaliste présente sur place.

Oui, en effet, ce jour est à marquer d’une pierre blanche. Ce 25 avril 2019, les Français ont constaté en regardant la télévision que le président qui dirige le pays a tenté – bien maladroitement – de les hypnotiser. Mais comme l’hypnose a raté, il fait face maintenant à un problème qui devient de plus en plus insoluble pour lui : les Français bougent encore… Et ils risquent désormais de se fâcher très fort. C’était si facilement évitable. Quel gâchis.

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