OQTF, mariage, démission : chronique d’un pays complètement déboussolé

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La scène aurait pu sortir d’un vaudeville administratif, si elle n’était pas aussi révélatrice du malaise français. À Chessy, en Seine-et-Marne, un maire et toute son équipe ont préféré démissionner plutôt que de célébrer le mariage d’un étranger faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français. Résultat : un scandale politique, un malaise juridique, et une nouvelle démonstration du grand désordre de l’État.

Rappelons les faits, tant ils semblent irréels. D’un côté, l’administration française délivre une OQTF. Message limpide : vous devez partir. De l’autre, la justice ordonne à un maire de célébrer un mariage, acte officiel par excellence, impliquant reconnaissance administrative et présence durable sur le territoire. Entre les deux, aucune gêne apparente.


L’État qui se contredit

Il faut une certaine audace pour défendre un tel enchaînement sans rougir. Car enfin, que signifie une OQTF si elle n’est ni appliquée, ni respectée, ni même cohérente avec les autres décisions publiques ? L’État ordonne le départ, mais impose en parallèle un acte qui, de fait, rend ce départ absurde.

On explique doctement que le mariage est un « droit fondamental ». Fort bien. Mais le droit de rester illégalement sur le territoire en est-il un autre ? À ce jeu-là, toute mesure d’éloignement devient théorique, voire décorative.

Les maires pris au piège

Ce sont donc les élus locaux qui encaissent. Les mêmes à qui l’on demande d’incarner la République au quotidien, d’assurer l’ordre civil, de faire respecter la loi. À Chessy, le maire a refusé d’endosser cette contradiction flagrante. Il a choisi la démission plutôt que la comédie.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : une mise en scène juridique où l’on contraint un officier d’état civil à agir contre le bon sens, puis à porter seul la responsabilité morale de l’acte. L’État décide, la justice ordonne, le maire exécute… ou se retire.

L’OQTF vidée de son sens

Ce nouvel épisode vient confirmer ce que chacun constate déjà : l’OQTF n’est plus une obligation, mais une suggestion. Une formalité administrative sans conséquence concrète. On en délivre des milliers, on en applique très peu, et lorsqu’un élu tente d’en tirer une conclusion logique, on l’accuse d’atteinte aux droits fondamentaux.

À force de contradictions, la loi devient illisible. À force d’exceptions, la règle disparaît. Et à force de décisions absurdes, la confiance s’effondre.

Une République à l’envers

L’affaire de Chessy n’est pas anecdotique. Elle résume à elle seule une République qui ne sait plus ce qu’elle veut, ni ce qu’elle applique. Un État qui multiplie les injonctions contradictoires, puis s’étonne que les élus locaux jettent l’éponge.

Dans ce grand désordre, une chose est certaine : ce n’est ni le maire démissionnaire, ni les citoyens, qui ont marché sur la tête.

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