Non aux écrans en crèche : enfin une vraie mesure de civilisation !

Illustration : LLP

Voilà une décision qui, pour une fois, va dans le bon sens. Le gouvernement a décidé d’interdire formellement l’exposition des enfants de moins de trois ans aux écrans dans les crèches. À compter de ce jeudi, tablettes, télévisions et autres smartphones sont bannis des lieux d’accueil de la petite enfance. Une mesure qui fera bondir les technophiles et les pédagogues postmodernes, mais qui vient rappeler une vérité simple : un enfant n’a pas besoin d’un écran, mais de présence humaine.

La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, assume une décision symbolique, mais salutaire. Elle parle d’un « bandeau sanitaire » à placer entre les écrans et les enfants. On aimerait que ce bandeau soit un mur. Car oui, les études s’accumulent et elles sont formelles : les écrans altèrent durablement le développement neurologique, affectif et langagier des tout-petits. Une exposition précoce favorise les retards de langage, l’hyperactivité, les troubles de l’attention, et jette les bases d’une addiction précoce à la distraction permanente.


Ce que des générations entières de parents ont compris instinctivement – qu’on ne colle pas un bébé devant une télévision – il a fallu que le progrès, la mode des crèches « modernes », et l’idéologie du divertissement permanent viennent le contester. Des nourrissons hypnotisés par des images clignotantes pendant que le personnel est scotché à son téléphone : voilà ce que cette interdiction vient corriger. Il était temps.

Mais au fond, faut-il se contenter de ce petit pas ? Car cette mesure, qui ne concerne pour l’instant que les crèches, n’est qu’un pansement sur une plaie béante : celle de l’hyperconnectivité imposée dès le plus jeune âge, dans toutes les sphères de la vie. Les enfants sont devenus les cobayes d’un modèle de société numérique, infantile et désincarné. On les laisse s’élever avec des YouTubeurs comme nourrices, des TikToks comme comptines, et des jeux vidéo comme fratrie virtuelle. Le réel leur échappe.

Et ne nous y trompons pas : si l’État prend enfin cette décision, ce n’est pas seulement pour protéger les enfants. C’est aussi parce que l’explosion des troubles du comportement, des retards cognitifs et des pathologies de l’attention devient un problème de santé publique majeur, et donc… budgétaire.

Alors saluons l’interdiction des écrans dans les crèches, mais exigeons plus. Il faut une véritable politique de reconquête éducative. Il faut défendre le silence, l’ennui, la lecture, la parole, les jeux d’imitation, la nature, la présence réelle. Et cela suppose de remettre en cause un modèle de société entière, fondée sur l’écran-roi, l’immédiateté, la dopamine à chaque clic. Cette révolution-là ne sera pas technologique. Elle sera humaine.

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