Le PGHM (peloton de gendarmerie de haute-montagne) a révélé avoir découvert «le cadavre d’un homme qui a été formellement identifié comme étant le général Georgelin», a déclaré samedi un porte-parole du tribunal de Foix. Alerté par le gardien du refuge des Estagnous (2.246 m), au pied du Mont-Valier, car un marcheur ne s’était pas manifesté, le PGHM a fait cette découverte. «Les investigations confirment que sa mort est due à une chute significative lors de la descente (du Mont Valier, ndlr), vers 20 heures, près d’un secteur rocheux particulièrement abrupt», a souligné le tribunal samedi soir.

Ce militaire de haut rang, formé à l’école militaire de Saint-Cyr, avait une présence puissante et une voix dominante. Certains dans l’armée le respectaient profondément, le considérant comme un leader solide, équitable, magnétique et loyal envers son pays. Bien que souvent perçu comme direct et sans détour, il était intransigeant envers ceux qu’il estimait manquer de bravoure, de détermination ou de vigueur. Il ne craignait pas de faire entendre sa voix. Jean-Louis Georgelin était également un érudit et un homme de lettres. Même après avoir quitté son rôle de grand chancelier de l’ordre de la Légion d’honneur en 2016, il aspirait toujours à servir la nation. Sa retraite l’avait attristé, car il craignait de devenir inactif.

Il a consacré les dernières années de sa vie à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Suite au dévastateur incendie d’avril 2019, le général, alors âgé de 70 ans, est désigné «représentant spécial du président de la République». Sa mission : superviser le « chantier du siècle ». Il était en charge de diriger les efforts de restauration, qu’il s’agisse d’évaluer les dégâts ou de modérer les discussions sur sa remise en état à l’identique. «On ne peut pas perdre Notre-Dame, c’est l’âme de la France», avait-il affirmé. «À la fin de l’année, nous verrons la flèche dans le ciel de Paris», avait-il partagé le 21 juillet, durant un essai de montage du premier niveau de la flèche à Briey (Meurthe-et-Moselle).

«Le général Georgelin ne verra jamais de ses yeux la réouverture de Notre-Dame aux Français, dont il aura été l’incomparable architecte. Mais le 8 décembre 2024, il sera avec nous, de manière différente, porté par l’émotion qu’il nous aura laissée», a mentionné l’Élysée dans une déclaration commémorative.

L’annonce de sa disparition a provoqué une avalanche de témoignages. Notre-Dame perd «le maître d’œuvre de sa renaissance», a commenté le président de la République sur le réseau X (ex-Twitter). Philippe Jost, directeur de l’organisation Rebâtir Notre-Dame, a insisté sur la nécessité de poursuivre les travaux en son honneur. «La France et l’Église ont perdu aujourd’hui un de leurs plus loyaux serviteurs», a regretté l’archevêque de Paris, Laurent Ulrich, ajoutant qu’une messe serait célébrée en l’honneur de ce fervent catholique à l’église Saint-Germain-l’Auxerrois à Paris.

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