Les chiffres de la criminalité en France, tirés de la dernière note du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), révèlent une situation préoccupante. Chaque jour, en moyenne, ce sont 3 meurtres, 600 cambriolages et plus de 330 vols avec arme qui sont commis dans le pays. Ces statistiques interpellent et pointent vers une tendance de violence persistante et, dans certains cas, croissante.
Une augmentation alarmante des homicides
Le criminologue Alain Bauer, cité par Le Figaro, alerte sur l’augmentation des homicides. Entre 2016 et 2024, le nombre de victimes a bondi de 926 à 1 186, soit une hausse de 28 %. Bien que ces chiffres soient encore inférieurs aux pics des années 1990, où près de 1 400 homicides étaient enregistrés, ils marquent un retour significatif de la violence. Le professeur Bauer insiste également sur l’importance de prendre en compte les tentatives d’homicide, qui ne sont souvent que des homicides échoués. Ces tentatives, au nombre d’environ 4 000 pour l’année 2024, renforcent le tableau d’une société où « l’instinct de mort » s’enracine.
Une violence endémique dans les DOM-TOM
L’article du Figaro met également en lumière des disparités territoriales marquées, notamment dans les départements et régions d’outre-mer (DROM). Ces territoires, représentant seulement 4 % de la population française, concentrent 14 % des homicides sur le dernier trimestre. La Guyane est particulièrement touchée, avec un taux d’homicides dix fois supérieur à la moyenne nationale, reflétant une violence structurelle liée à des contextes socio-économiques tendus.
Violences sexuelles et intrafamiliales en hausse
Les violences sexuelles continuent de croître, atteignant 123 210 infractions recensées en 2024 (+8 % par rapport à l’année précédente). Comme le souligne Le Figaro, ces chiffres ne représentent qu’une partie de la réalité, la « zone grise » des faits non signalés restant importante. Parallèlement, les violences intrafamiliales constituent désormais 55 % à 60 % des coups et blessures volontaires enregistrés, un phénomène qui reflète les tensions accrues dans les foyers depuis la fin de la crise sanitaire.
La criminalité contre les biens : un portrait en nuances
Le Figaro souligne une évolution contrastée des atteintes aux biens. Tandis que les cambriolages stagnent à 220 213 faits en 2024, d’autres formes de vols connaissent une baisse notable. Les vols sans violence contre des personnes ont diminué de 11 %, tandis que les vols de véhicules enregistrent une légère baisse de 2 %. Cette réduction est en grande partie attribuée à des avancées technologiques, comme les systèmes de sécurité des voitures et des habitations. Cependant, cette prévention pousse les criminels à s’en prendre directement aux individus, selon Alain Bauer.
Une société en crise profonde
Le Pr Bauer, toujours cité par Le Figaro, voit dans cette montée des violences un symptôme d’une « crise profonde » touchant l’ensemble de la société occidentale. Parmi les facteurs qu’il identifie : la perte de confiance dans les institutions, les répercussions de la crise sanitaire, et la montée des tensions exacerbées par les réseaux sociaux. Ces dynamiques contribuent à une augmentation généralisée des tensions et des violences dans toutes les catégories de population.
Un défi pour les forces de l’ordre et la justice
Malgré les efforts des forces de l’ordre, amplifiés par les opérations « coup de poing » contre le narcotrafic depuis l’arrivée de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur, les défis restent immenses. Les infractions liées à l’usage et au trafic de stupéfiants ont respectivement augmenté de 12 % et 5 % en 2024. La saturation des prisons, avec un taux d’occupation dépassant les 120 %, constitue un frein majeur à une réponse judiciaire efficace. Les 15 000 places supplémentaires promises ne devraient pas voir le jour avant 2029.