En lisant Le Monde, on croirait que les navires des ONG sont des saints bateaux surgis des Évangiles, apportant secours et compassion à une mer cruelle. La réalité est tout autre. L’Ocean-Viking, tiré comme une passoire par les gardes-côtes libyens puis confiné plusieurs jours en Italie, n’est pas victime d’un caprice : il incarne un système parallèle, qui se substitue aux États dans la gestion de l’immigration.
Rome, sous l’impulsion de Giorgia Meloni, a décidé de mettre le holà. Les ONG s’autoproclament maîtres du sauvetage maritime, mais ce sont bel et bien les États qui en portent la responsabilité. Le ministre de l’Intérieur italien l’a rappelé sans détour : ce n’est pas à SOS Méditerranée, ni à Sea-Watch, de dicter leur loi, mais à l’État italien, soutenu par Frontex et mandaté par ses citoyens.
On comprend l’émotion que suscitent les tirs libyens. Mais à force de fermer les yeux sur la véritable nature de ces milices — trafiquants, tortionnaires et passeurs —, l’Union européenne en est arrivée à un paradoxe : financer des structures ambiguës tout en laissant prospérer un business de l’humanitaire qui attire toujours plus de départs clandestins. Le cercle vicieux est bien connu : plus les ONG patrouillent, plus les passeurs envoient leurs cargaisons humaines sur des rafiots, sachant qu’un « sauvetage » les attend à quelques milles.
Meloni, elle, refuse d’être complice. D’où le choix d’imposer des débarquements dans des ports éloignés, d’où la fermeté face aux navires qui prétendent décider eux-mêmes de leur destination. La gauche crie au scandale, les ONG se posent en martyrs, mais l’opinion italienne sait une chose : sans une politique ferme, Lampedusa, la Sicile et demain toute l’Europe seront englouties sous des flux incontrôlés.
Le Monde préfère s’émouvoir d’une quarantaine imposée à un équipage militant. Mais les véritables quarantaines sont ailleurs : dans les banlieues saturées, les centres d’accueil débordés, les quartiers où se concentrent des populations déracinées sans intégration possible. Là est la bombe à retardement.
Giorgia Meloni a compris que la Méditerranée n’est pas un champ de foire pour associations subventionnées, mais une frontière stratégique. Et elle agit comme un chef d’État. Au grand désarroi de ceux qui rêvent encore d’une Europe ouverte à tous les vents, quitte à la précipiter dans le chaos.