Les chiffres sont tombés. En 2024, à Mayotte, les interceptions de bateaux de migrants ont baissé de 25 %, et les expulsions d’étrangers de 21 %. Derrière cette froide statistique se cache une réalité inquiétante : la pression migratoire sur l’île ne faiblit pas, mais l’État, lui, recule.
Sur 493 kwassa-kwassa interceptés, des centaines d’autres ont pu accoster. Or, rappelons-le : 48 % de la population de Mayotte est étrangère, et 95 % de ces étrangers viennent des Comores, à seulement 70 kilomètres. Dans ce petit territoire français, la démographie est déjà bouleversée, l’insécurité chronique, l’hôpital saturé, les écoles débordées.
Moins d’expulsions, malgré les discours musclés
19.262 reconduites à la frontière en 2024 contre 24.467 l’année précédente. Officiellement, c’est la faute aux « blocages citoyens » du début d’année et au cyclone Chido, qui a détruit radars et bateaux intercepteurs. Mais ce que l’on ne dit pas, c’est que chaque mois de retard, chaque appareil hors service, profite directement aux filières migratoires.
Les promesses présidentielles, encore et toujours
En avril, Emmanuel Macron, en visite sur place, a promis un « mur de fer » et l’expulsion de 35.000 personnes par an. Pour cela, il faudra plus de radars, plus d’intercepteurs, plus de coopération régionale. Mais que valent ces annonces dans un département où la loi de la République est déjà largement grignotée par les réalités de terrain ?
Une vérité dérangeante
À Mayotte, la France joue sa crédibilité. Si elle n’est pas capable de protéger une île de 376 km² des flux illégaux, comment pourrait-elle tenir ses frontières nationales ? Les chiffres de 2024 ne sont pas seulement mauvais : ils sont le symptôme d’un État qui, face à une immigration massive et déterminée, baisse les bras… puis annonce qu’il va « tout reprendre en main ».
La réalité, elle, ne baisse pas les bras.