Encore un couteau, encore un « Allah akbar », encore des blessés, et encore une fois la même chanson des autorités : « pas radicalisé », mais « troubles psychiatriques », avec un soupçon « d’addictions ». La République a trouvé sa formule magique : chaque attentat, chaque attaque, chaque tentative de meurtre au cri de guerre islamiste est pudiquement rangée dans la catégorie « déséquilibré ».
Abdelkader D., Tunisien de 35 ans, errant de ville en ville, condamné mais libre, signalé mais jamais éloigné, invité au micro d’une mosquée pour lancer des slogans antisémites… Bref, un cocktail explosif que tout le monde connaissait, mais que personne n’a désamorcé. Et quand la bombe humaine finit par exploser à Marseille, le préfet, le procureur et les experts se pressent pour expliquer qu’il ne s’agissait pas « d’un terroriste », mais d’un malade. Comme si crier « Allah akbar, moi aussi je veux mourir » en poignardant des innocents relevait de la psychiatrie de salon et non d’un islamisme bien réel.
Le scénario est usé jusqu’à la corde : un casier lourd, une condamnation jamais exécutée, une enquête en cours pour provocation à la haine, un signalement préfectoral… et pourtant, un homme en liberté dans nos rues, armé d’un couteau, libre de semer la terreur. Pendant que les Français honnêtes croulent sous les amendes et la paperasse, certains étrangers au profil explosif bénéficient d’une indulgence judiciaire confondante.
On peut se demander combien de temps ce manège tiendra. Combien de victimes faudra-t-il encore avant que l’on admette que ces « déséquilibrés » forment une armée diffuse, nourrie par une idéologie précise et pas seulement par des addictions ? Combien de cours Belsunce transformés en scène de guerre avant que l’État se décide à protéger réellement ses citoyens ?
La justice a ouvert une enquête… sur les policiers qui ont eu le tort de sauver des vies en abattant le tueur. La République, de plus en plus incapable de défendre les Français, trouve toujours le moyen de soupçonner ses propres forces de l’ordre, jamais ceux qui les agressent.
À Marseille, le sang a encore coulé. Et demain, ailleurs, il coulera encore. Car la République n’a plus que deux réponses : psychiatriser les fanatiques et accuser les policiers. Les victimes, elles, peuvent toujours attendre.