J’ai été témoin en milieu de journée ce mercredi d’une scène surréaliste dans la ligne 8 du métro parisien.
En fond de wagon était affalé un « jeune » qui soudain n’a rien trouvé de mieux à faire que de diffuser via le haut-parleur de son téléphone une série de « chansons » R&B et rap. Une horreur. Bien évidemment, personne ne pipait mot. Moi non plus, dois-je l’avouer.
Mais c’est ce qui s’est passé ensuite qui m’a fait m’écarquiller les yeux. Un type d’une cinquantaine d’années environ, assis à proximité du « jeune » improvisé disc-jockey de la rame, a sorti son téléphone, tapoté quelques commandes, et là, s’est mis à faire brailler… « Maréchal, nous voila ! » par André Dassary !
Je ne sais pas si vous pouvez imaginer la configuration du wagon pendant les minutes qui ont suivi : d’un côté, un morceau afro-américain, et de l’autre, « Maréchal, nous voila ! » Et cette situation rocambolesque a duré environ trois minutes, jusqu’à ce que le monsieur de cinquante ans sorte du métro, vraisemblablement arrivé à destination.
Le plus impressionnant dans tout ça, ce fut le désintérêt de tous. Ou plus exactement, l’évidente ignorance historique dont faisait preuve tous les passagers.
Je peux en témoigner : en janvier 2024, en plein Paris, j’ai vu un homme, probablement exaspéré par la diffusion non sollicitée d’un morceau de rap dans une rame de métro, diffuser à son tour en représailles le morceau le plus connu de la collaboration des années 40. Et ce, dans l’indifférence la plus totale.
Je n’en reviens toujours pas.