Un peu de dialectique s’impose. Car cette démarche, dite d’union des droites, est dangereuse pour la France et il faut la contester énergiquement .

Il n’y a de  »droites » qu’autant qu’il y a des gauches. Or il n’y a plus ni droite ni gauche mais désormais deux clivages différents et essentiels : celui qui oppose les euro-mondialistes aux sociaux-souverainistes d’une part ; et celui qui confronte les conservateurs des valeurs humanistes et les déconstructeurs de ces valeurs d’autre part.

Nicolas Sarkozy, pensant régler son compte à François Bayrou, avait déjà voulu une union de la droite et du centre ; chacun a pu observer les limites de cette démarche, récupérée par le candidat Macron. La politique faite de petites martingales tactiques est vouée à terme à l’échec. La France ne peut plus attendre et elle espère désormais un ample mouvement d’union nationale .

Plus de la moitié des citoyens votent blanc ou nul, s’abstiennent ou ne sont même plus inscrits sur les listes électorales. Dès lors, faire un sondage parmi ceux qui sont considérés comme de droite n’est-il pas fausser la perspective ? Voire encourager à persévérer dans l’erreur ?

D’ailleurs la droite politique est morte lors des dernières élections européennes. Qui veut encore l’unir, à qui, et sur quelles idées ? Quoi de commun entre les riches retraités ou rentiers de l’ouest parisien, les bobos des centres-villes qui ont voté Bellamy ou Loiseau, et les travailleurs pauvres du sud ou du nord de la France qui ont voté RN ? On a vu que les Gilets jaunes, respectables dans leur souffrance, leur demande de justice, de liberté et de dignité, ont fait, par leur obstination, par les désordres qu’ils n’ont pas su gérer et qui ont été cyniquement exploités par le pouvoir, renaître le  »parti de la trouille » et de l’ordre à n’importe quel prix . Droite et cathos ont semble-t-il voté pour Macron, aux antipodes de leurs valeurs catholiques, patriotiques, familiales, culturelles . 

Enfin il est dangereux de s’obstiner à poser cette question que je suis navré d’avoir à qualifier de stupide :  »Alors qui ? »

Et chacun d’avancer le nom de celui ou de celle qu’il a choisi comme favori, en fonction de ses vagues souvenirs, idées ou lectures . Un peu comme on joue au tiercé.

Tous les leaders de gauche comme de droite ont failli ou échoué. Voulons-nous continuer à coasser comme les grenouilles de la mare réclamant un roi ? Soliveau ou cigogne ?

Pour sortir notre pays de sa chute infinie la seule bonne réponse à la question ‘‘Alors qui ? » est :  »le Peuple de France ». C’est à dire lui restituer le droit et le pouvoir de choisir lui-même son destin. Si l’on excepte Charles de Gaulle (et encore) aucun chef d’état n’a voulu s’appuyer sur le peuple, préférant se contenter de son parti de supporters et obligés.

Par delà la droite et la gauche périmées il faudra non pas l’union des  »droites », cet oxymore, mais celle des Français. Car là se trouvent les majorités d’idées . Laissons donc ces idées s’exprimer librement par le referendum démocratique et la proportionnelle. L’Allemagne, la Suisse, les pays nordiques, le font. Cela leur réussit plutôt bien. Cessons de confier notre pays et nos destinées à des politiciens arrogants, cyniques, incompétents, connivents ou même corrompus, qui ont échoué, échouent, et échoueront. Demandons-nous pour quelles raisons les politiciens ne veulent pas nous rendre notre bien commun : le droit et la liberté de choisir par nous-mêmes .

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