Nos confrères du Figaro ont interviewé « Julie », la caissière qui avait été sauvée au prix de sa vie par Arnaud Beltrame. Cet entretien est très émouvant, et nous en avons retenu un extrait, qui concerne son chemin de foi :

Il y avait un halo de lumière autour du colonel Beltrame. «Il répétait : “relâche la petite dame, elle n’y est pour rien. Je représente l’État, prends-moi à sa place. Relâche la petite dame, elle n’a rien fait”.

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Avant, Julie était «une athée dure-dure», assure-t-elle, le sourire aux lèvres. «Dieu est arrivé dans ma vie comme les cailloux du petit Poucet, de manière discrète», rapporte-t-elle, lumineuse tout à coup. Des amis qui se convertissent, une médaille miraculeuse de la rue du Bac qu’on lui offre, une rencontre avec un prêtre, une messe à l’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse… «C’est la foi que portait en lui Arnaud Beltrame qui m’a amenée à trouver Dieu, explique Julie, je me suis dit que, si cet homme d’exception croyait en Dieu, alors il fallait que j’aille voir ce qu’il en était». Julie se met à fréquenter une paroisse. Elle participe à des dîners, des échanges, des prières.

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Un matin, à la messe, Julie décide de lâcher prise. «Je prie comme je n’ai jamais prié auparavant. Je convoque Arnaud, mon père, mes ancêtres… Seule dans ma petite barque. Je dépose armes et rames, rapporte-t-elle dans son livre, Je me disais :“Mais ce n’est pas possible, Arnaud ne m’a pas sauvée pour que je m’écroule quatre ans après, pour que je vive cet enfer”». Alors Julie s’est relevée. «J’ai une dette envers lui. Je me dois de donner tout ce que j’ai comme amour. C’est pour cela que je prie. La prière me ramène vers la lumière». Il a suffi de quelques secondes pour que le colonel Arnaud Beltrame insuffle à Julie cette lumière. «À la pulsion de mort du terroriste, il a opposé son élan de vie», écrit en préface du livre de Julie son avocat, Me Henri de Beauregard. Cet élan de vie a été pour Julie un chemin vers l’espérance et la foi, «le meilleur antidote à la haine islamiste».