Sophia Chikirou a été mise en examen mardi à Paris notamment pour escroquerie aggravée et abus de biens sociaux dans l’enquête sur les comptes de campagne du candidat Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2017, dont elle est proche, ont appris nos confrères de l’AFP de source judiciaire.
La justice lui reproche à titre principal d’avoir facturé, par le biais de sa société Mediascop, des prestations avec des marges très supérieures aux autres professionnels du secteur. Or, toute facturation supérieure au prix du marché est illégale, car les prestations effectuées dans le cadre des campagnes font l’objet d’un remboursement par l’Etat.
Selon nos confrères du Monde, la justice s’interroge d’autant plus que la facture importante de Mediascop ne s’explique ni par les salaires des employés – six de ces salariés sur treize étaient payés au smic, trois autres touchaient 12,50 euros de l’heure – ni par des coûts fixes importants. Des bureaux ont ainsi été mis gracieusement à disposition de Mediascop au sein du siège de campagne. D’autres prestataires proches du candidat, comme l’association L’Ere du peuple, se sont, eux, acquittés d’un loyer. Sur la campagne de 2017, Mediascop a ainsi dégagé une marge nette de 18 %, bien au-dessus de ses concurrents étudiés par les experts judiciaires, qui se situaient entre 1 % et 8 %.