Les droites européennes changent, et avec elles les rapports de force au sein des échiquiers politiques. Nos confrères du Figaro ont publié une analyse des mouvements sur l’échiquier de droite en Europe. Extraits :

Des mouvements dits d’extrême droite, comme les Fratelli d’Italia de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, se sont «normalisés» avec l’exercice du pouvoir. Les coalitions de gouvernement entre ces partis et des mouvements de la droite traditionnelle se multiplient en Europe. Des gouvernements de gauche sont tirés sur leur droite par leurs partenaires de coalition. Ce jeu de chamboule-tout, qui prend à revers les grandes formations des vieilles démocraties occidentales et entraîne les scènes nationales vers la droite, pourrait bien changer la face politique du continent aux élections européennes en 2024.

Le Figaro explique qu’en Norvège, le Parti du progrès, populiste et anti-immigration, a été associé avec les conservateurs dans un gouvernement de coalition jusqu’en 2020. En Suède, la droite gouverne avec l’appui du mouvement nationaliste Les Démocrates de Suède. Longtemps considérée comme un bastion de la social-démocratie, la région est devenue l’une des plus poreuses aux idées et aux politiques de la droite radicale et de l’extrême droite. Au Danemark, même la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, penche à droite, entraînée dans une grande coalition par les libéraux conservateurs.

Plus profondément, l’immigration est le principal moteur de cette transformation politique. Son rejet majoritaire au sein des populations européennes a conduit les partis traditionnels, y compris les sociaux-démocrates, à s’en emparer. Il a aussi forcé les partis d’extrême droite, qui ont perdu l’exclusivité de leur fonds de commerce, à s’investir dans d’autres sujets. Ces deux mouvements convergents ont ouvert la voie à des coalitions longtemps jugées contre-nature.

«En Suède, tout le monde aujourd’hui est contre l’immigration. Les partis ex-populistes et les Démocrates de Suède ne peuvent plus limiter leurs discours à l’immigration, dont tous les partis se sont emparés. Ils investissent aussi désormais dans les programmes économiques», explique au Figaro le politologue Thibault Muzergues, directeur du programme Europe du think-tank américain International Republican Institute (IRI) et grand spécialiste du concept de «post-populisme». La première ministre danoise mène une politique migratoire très restrictive. En Finlande, les négociations de coalition se font sur la question de l’immigration.