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« Il faut en finir avec la légende des femmes qui rentrent désormais des camps du nord-est de la Syrie et qui seraient des victimes de Daech ou du choix tardif de la France à les faire rentrer« , soulignent sous couvert d’anonymat enquêteurs et magistrats de l’antiterrorisme, auprès de nos confrères du Figaro.

« Celles qui rentrent le font parce qu’elles n’en peuvent certes plus des conditions de vie dans les camps, qui sont extrêmement difficiles, et parce qu’elles ne voient pas comment continuer leur combat sur zone. Pour autant, elles demeurent profondément ancrées dans leur radicalité terroriste et islamiste. Ce sont de hauts profils : principalement, désormais, les épouses d’hommes ayant eu des responsabilités au sein de l’État islamique. Pour certaines, pionnières de l’État islamique, elles ont contribué activement à le forger et à le défendre jusqu’au bout. Ce sont celles qui ne se sont pas rendues, (…), prêtes à combattre jusqu’à la mort, quitte à voir leurs enfants mourir alors qu’elles avaient la possibilité d’être exfiltrées. »

La France a désormais affaire à des femmes endurcies, vétérans de la première heure, avec une personnalité et un tempérament qui impressionnent les enquêteurs. Des femmes constantes dans leur engagement, parties très tôt – dès les années 2013 et 2014 – restées très longtemps sur zone. Elles y ont joué un rôle structurant, pour construire l’État islamique, l’administrer, puis le prolonger dans les camps après 2019 en y instaurant une politique de terreur absolue.

« On ne compte plus les dossiers où figurent ces combattantes posant avec Kalachnikov et bébés dans les bras. »

Certaines ont commis des actes de torture, voire pire, sur leurs esclaves domestiques. Toujours selon Le Figaro, elles ont également joué un rôle extrêmement actif dans l’éducation des « lionceaux du califat » et dans leur endoctrinement, « très précoce, par le visionnage de vidéos notamment« .

Les mineurs qui rentrent aujourd’hui en France inquiètent eux aussi, plus que par le passé, les autorités françaises. En 2019, la politique de la France était le rapatriement de ceux en très bas âge. Aujourd’hui, par la force des choses, les mineurs rapatriés sont plus fréquemment des adolescents et préadolescents, donc marqués par la vie au temps de Daech puis par les camps qui les ont exposés à la violence et à la radicalité islamiste. Sur la dernière vague de rapatriés, trois ont plus de 13 ans. 

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